Une conférence-débat sur le grand cyclone de 1928 était organisée, dans la soirée d’hier (lundi 12 septembre 2022), à la maison du patrimoine de Basse-Terre, à l’occasion de la présentation du second volet de l’« Atlas des cyclones des Petites Antilles (1851-1949) » ; ce, en présence de ses créateurs : le chercheur en histoire cyclonique Jean-Claude Huc, l’ingénieur météorologue Roland Mazurie et François Borel.
Tous trois sont membres co-fondateurs de l’association Amicale des Ouragans, dont le célèbre Monsieur Météo Alain Gillot-Pétré est le créateur.
1928... et tant d’autres phénomènes cycloniques
Ces passionnés avaient d’abord compulsé leurs connaissances des phénomènes cycloniques tropicaux dans l’« Atlas des cyclones de la Guadeloupe », en 2018, puis proposé au grand public l’« Atlas des cyclones des Antilles françaises », en 2021. Ce dernier opus s’intéressait aux 70 années d’histoire cyclonique allant de 1950 à 2020.
C’est donc sur les phénomènes antérieurs que ce sont penchés ces bénévoles, cette fois. Ils ont ainsi enrichi leur Atlas, un outil synonyme de mine d’informations.
On apprendra par exemple qu’outre le cyclone de 1928, qui a laissé une trace indélébile dans les mémoires et dont le souvenir a été transmis entre générations, d’autres ouragans se sont aussi distingués par leur puissance.
L’importance du grand cyclone de 1928 a un peu éclipsé ce qui s’est passé avant. Et, donc, en remontant à 1851, on va trouver d’autres ouragans importants aussi, qui ont concerné la Guadeloupe, même s’ils n’ont pas laissé la trace de 1928.
Jean-Claude Huc, co-auteur de l’Atlas des cyclones des Petites Antilles
Pour autant, 1928 mérite bien sa réputation.
Comme il y a "avant et après Jésus Christ", en Guadeloupe il y a "avant et après 1928". C’est un jalon, c’est un point focal, tant sur le plan de l’histoire cyclonique, que sur le plan économique, sur le plan de l’urbanisme, de l’architecture et je dirais même de la construction d’un certain nombre d’améliorations au niveau des routes et des ponts. De ces points de vue, 1928 est incontestablement un tournant dans l’histoire de la Guadeloupe.
Jean-Claude Huc, co-auteur de l’Atlas des cyclones des Petites Antilles
Un travail de fourmi, au bénéfice de tous
Pour recueillir des informations sur d’aussi anciens phénomènes, de 1851 à 1949, les chercheurs ont épluché la littérature, les journaux d’époque, les témoignages écrits, ou encore les archives départementales, d’Outre-mer et nationales.
La Guadeloupe et les Petites Antilles françaises ont eu une richesse, du point de vue de la presse, qui est absolument considérable. Il y a eu énormément de revues quotidiennes, qui nous ont permis de travailler.
Jean-Claude Huc, co-auteur de l’Atlas des cyclones des Petites Antilles
L’Amicale des Ouragans ne cherche pas à prédire ce qui pourrait se passer à l’avenir. D’autres spécialistes se penchent sur l’évolution possible des cyclones, dans le futur.
Nous, on se place véritablement sur un point : la connaissance. Parce qu’on ne pourra pas parler du futur, si on ne sait pas ce qui s’est réellement et concrètement passé.
Jean-Claude Huc, co-auteur de l’Atlas des cyclones des Petites Antilles
L'Atlas des cyclones des Petites Antilles est accessible gratuitement en ligne et proposé en trois versions : en français, en anglais et en créole.
Les acteurs de l’Amicale des Ouragans estiment que nous avons beaucoup à apprendre du passé, pour construire l’avenir.
Nous travaillons et nous continuerons à le faire, pour apporter à l’ensemble des Guadeloupéens, à l’ensemble des décideurs aussi, des éléments parfaitement précis et uniques, sur la connaissance de ces phénomènes cycloniques de l’histoire de la Guadeloupe, mais également de la Martinique, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy.
Jean-Claude Huc, co-auteur de l’Atlas des cyclones des Petites Antilles
Le second volet de l'Atlas des cyclones des Petites Antilles est en accès libre, via ce lien : atlas.amicale-des-ouragans.org.
Ce travail se révèle être le plus abouti, en la matière. Il est une bible pour ceux qui étudient, prévoient, font des comparaisons et se penchent sur les phénomènes cycloniques de notre zone géographique.
La prochaine étape du travail de Jean-Claude Huc, Roland Mazurie et François Borel, qui consacrent tout leur temps à leur œuvre, sera de remonter jusqu’à 1635.
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