Pendant 48 heures, tous les yeux étaient tournés vers l'île de La Désirade. 48 heures pendant lesquelles, la fête du vélo s'est délocalisée. La dépendance a accueilli la première étape du Tour cycliste de la Guadeloupe. Une étape aussi surprenante qu'appréciée.
Le maire de la commune, depuis juin 2020 est Loïc Tonton.
Une histoire riche
A l'instar de la Guadeloupe ou de Marie-Galante, plusieurs sites archéologiques témoignent de la présence de populations améridiennes dès le IIIe siècle sur l'île.
Plusieurs siècles après, Christophe Colomb aperçoit La Désirade, le 2 novembre 1493, lors de son deuxième voyage vers le Nouveau Monde. Elle tire son nom du cri de soulagement des marins "oh île tant désirée…, la desirada. C’était la première terre ferme qu’ils trouvaient 21 jours après avoir quitté les îles Canaries.
Terre rocheuse, l'équipage n'y accoste pas et fait route vers la Grande galette.
En 1648, après avoir été annexée par la Compagnie des Isles d’Amériques, La Désirade devient une dépendance de la Guadeloupe.
Vendue un an plus tard, elle est rachetée par Louis XIV en 1665, pour être rattachée au domaine royal en 1674.
La Désirade devint dès lors une colonie de la Guadeloupe.
Puis l'île tombe dans l'oubli... Elle ne se rappelle au bon souvenir de Louis XV que pour la séquestration des lépreux. Une léproserie est même installée à l'est, à Baie-Mahault. Les conditions de vie sont difficiles sur l'île. Ce n'est qu'en 1811 que le camp est aménagé en hospice avec la mise en place de soins médicaux.
Après les lépreux, ce sont les "mauvais sujets" qui y sont envoyés, par une ordonnance du 15 juillet 1763. Des Français de toutes les classes sociales arrivent à La Désirade.
En 1808, Marie-Galante et La Désirade sont sout domination anglaise. Jusqu'en 1816 où des négociations permettent à la France de retrouver ces îles.
L’application du décret d’avril 1848 abolissant définitivement l’esclavage apporta un changement radical dans les structures sociales et économiques de La Désirade.
Les propriétaires des habitations (cotonneries) se trouvèrent à cours de main d’œuvre, perdirent leur position sociale et s’installèrent pour la plupart en Guadeloupe tout en conservant leurs terres. Quant aux esclaves, ils prirent possession des terres libres d’en bas et de celles du plateau pour s’adonner à l’agriculture et développèrent parallèlement le métier de marin.
L’agriculture qui est pratiquée essentiellement par les femmes et les enfants, est une polyculture vivrière et spéculative.
Tous les trois ou quatre ans la terre est laissée en jachère, elle servira de pâturage pour les animaux. L’élevage est intimement lié aux cultures ; rare sont les familles qui ne font que de l’élevage ou de la culture.
L’agriculture est communément associée à la fabrication de la chaux.
Cette chaux résulte de la pulvérisation par cuisson des roches calcaires que l’on trouve sur la partie centrale, occidentale et sur le plateau. La chaux est fabriqué dans des fours plus ou moins grands selon les moyens des gens. Elle est acheminée vers la Basse-Terre ce qui va constituer pendant plus d’un siècle l’une des principales activités des goélettes de l’île.
L'authenticité de La Désirade mise en avant
Régulièrement, les touristes posent le pied sur l'île, à la découverte de cette terre rocheuse à la beauté particulière.
Vacanciers et locaux se rendent aussi à la Réserve nationale des îles de Petite Terre. Peuplée d'iguanes, elles séduisent par l'aspect sauvage et préservé qu'elles offrent.
Autre lieu apprécié, pour la vue unique qu'elle offre sur La Désirade et les îles avoisinantes, la chapelle Notre-Dame-du-Calvaire, construite en 1905.
A visiter également, les ruines des léproseries, témoins du passé de l'île.
Personnalités et mystères
Pirate ou aventurier, le nom de Tybalt Rosembraise est intimement lié à La Désirade où il vient au monde, en 1798 d'un père venu de France et d'une mère descendante d'esclave et des Indiens Caraïbes.
Très jeune, il quitte l'île et voyage à travers le monde. Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique du Nord, il découvre les continents. Considéré par certains comme un pirate, toute trace de lui disparaît en 1839. Un mystère qui reste encore entier...
Tout comme celui qui bouleversa l'île en 1991. Le 22 octobre, cette année-là, en pleine nuit, le maire de La Désirade, Mathias Mathurin, est tué, tombé dans une embuscade, sur une route. Son corps est retrouvé, le lendemain, carbonisé. 30 ans après, l'enquête est toujours au point mort.
Selon l'enquête, vers 23 heures, Mathias Mathurin aurait quitté le domicile de sa maîtresse à bord de sa Peugeot 505 bleue. Alors qu'il roulait en direction de Beauséjour, il aurait été stoppé par un barrage fait de pierres, sur une petite route à la pointe du Désert. C'est là que l'attendaient ses meurtriers.
Le maire de La Désirade tombait dans une embuscade. Plusieurs hommes, armés de calibre 12, l'arrachaient du véhicule avant de lui tirer deux balles, à bout portant, selon le médecin légiste.
Son corps était ensuite aspergé d'essence et brûlé. Un meurtre qui hante encore l'île.
Source : Mairie de La Désirade