Le Collectif d’organisations en lutte contre l’obligation vaccinale a lancé une sorte d’ultimatum au Gouvernement, ce jeudi 29 septembre 2022 : les personnels des établissements de santé et les libéraux suspendus, parce que non vaccinés contre la Covid-19, doivent être réintégrés à leurs postes de travail, réhabilités et percevoir leurs salaires (ou être indemnisés, dans le cas des libéraux privés d’activité) au plus tard le 1er octobre 2022, soit dans deux jours.
C’est clair pour nous : la finalité c’est la réintégration de l’ensemble du personnel. Au 1er octobre, réintégration de l’ensemble des soignants suspendus, tous, y compris les libéraux ! Le 1er octobre, c’est bientôt, mais ils peuvent trouver une solution.
Max Evariste, secrétaire générale du syndicat Force Ouvrière Guadeloupe (FO), membre du Collectif d’organisations en lutte
Les leaders du Collectif se sont exprimés lors d’une conférence de presse, en matinée, suite à la prise de parole du ministre délégué en charge des Outre-mer, hier, devant la commission des lois, à Paris. Interrogé par le député de la première circonscription de la Guadeloupe, Olivier Serva, Jean-François Carenco a confirmé être à la recherche d’une solution, sans plus de précision.
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Les parties se sont rencontrées à deux reprises, au sujet des suspendus : en juillet, puis le 22 septembre dernier, durant la visite ministérielle post-Fiona de Jean-François Carenco, en Guadeloupe. Le dialogue a été apaisé, entre l’occupant de la rue Oudinot et les membres du Collectifs, même si chacun a campé sur ses positions, l’un affirmant l’intérêt de la vaccination et les autres argumentant notamment sur le droit au libre choix des personnes.
Quoiqu’il en soit, tous semblaient se rejoindre sur la nécessité d’en finir avec cette crise aux lourdes répercussions. Selon le Collectif, ils sont même tombés d’accord sur le principe de réintégration des suspendus ; ce que n'a pas formellement confirme le ministre.
Les militants anti obligation vaccinale se sont mis au travail, pour présenter rapidement une feuille de route au membre du gouvernement, quant aux modalités de réintégration des salariés et libéraux concernés. Un courrier en ce sens, daté du lundi 26 septembre, a été adressé au ministre délégué en charge des Outre-mer ; le document liste aussi les raisons qui imposent le règlement du conflit (faible taux de vaccination dans l’archipel, système de santé en berne, les réalités locales qui distinguent la Guadeloupe de l’Hexagone, etc.).
L’heure est à la concrétisation, pour les membres du Collectif, qui estiment n’avoir que trop attendu. Mais il n’est pas dupe, quant à la position délicate du Gouvernement.
On sent qu’il y a des réticences, au niveau du gouvernement, parce qu’il ne veut pas montrer qu’il avait tort dès le début. Malheureusement, l’ensemble des éléments scientifiques et médicaux montrent que nous avions raison et qu’on ne peut pas imposer une piqûre qui ne donne aucune garantie de protection.
Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), membre du Collectif d’organisations en lutte
Reste à voir si le coup de force du collectif recevra un écho favorable, à Paris, sachant que mercredi, Jean-François Carenco a minimisé l’ampleur de la crise provoquée par la loi du 5 août 2021, sur le climat social en Guadeloupe. Il a rappelé que "moins de 200 personnes" sont concernées par la suspension imposée aux personnels non vaccinés contre la Covid-19.