Le quartier de Port Blanc bouclé pour la reconstitution du meurtre d'Alain Célini

Deux ans après les faits, une reconstitution du meurtre d'Alain Célini a été réalisée, ce mardi 29 septembre, à Port Blanc, au Gosier. 
Ce mardi 29 septembre a eu lieu dès 8h30, la reconstitution judiciaire du meurtre d'Alain Célini, survenu le 9 novembre 2018 à Port Blanc, au Gosier.
 

Tout un quartier quadrillé

Un important service d'ordre a été mis en place, pour l'occasion. Des effectifs de la Compagnie départementale d'intervention et du RAID Antilles Guyane, l'unité d'élite de la Police nationale. 
 
C'est donc un périmètre totalement sécurisé, inaccesible aux journalistes, ou badauds, qui a été installé, très tôt, ce mardi matin, pour empêcher que l’on approche de la maison où le sexagénaire a été tué par sa locataire et un complice. Des mesures de protection destinées à permettre aux enquêteurs de la Direction interrégionale de la police judiciaire et au juge d'instruction de travailler. 
 

Un meurtre sordide sur fond d'escroquerie

Le 9 novembre 2018, Alain Célini avait quitté son domicile pour se rendre chez sa locataire, redevable de 15 000 € de loyer. Une visite qui tourna au drame. Le corps du sexagénaire fut retrouvé 3 semaines plus tard, calciné. Très vite, les deux mis en cause avaient avoué leur crime
Alain Célini est arrivé au domicile de sa locataire, alors qu'elle s'y trouvait avec l'ancien vigile. Locataire et propriétaire se seraient ensuite rendus dans le garage pour discuter. C'est en entendant des éclats de voix que l'homme (l'ancien vigile) se serait approché, à son tour, du garage. Le ton serait monté entre la locataire et Alain Célini. Il se serait donc interposé entre les deux, maîtrisant même le propriétaire, pour le calmer. C'est à ce moment que la suspecte lui aurait asséné plusieurs coups de pelle sur la tête. Alain Célini serait tombé à terre. L'ancien vigile, lui aurait également donné un coup à la tête.
Les deux suspects auraient alors enveloppé le corps du sexagénaire dans un drap avant de le mettre dans le coffre d'une voiture. Sur la route de Petit-Bourg, ils auraient acheté de l'essence.
A Duquerry, non loin de la rivière, dans un endroit isolé, ils auraient ensuite brûlé le drap et le corps d'Alain Célini. 
Ce meurtre avait provoqué une vive émotion en Guadeloupe. D'autant plus que la meurtrière présumée, Florence Gérémy, était passée au domicile de la famille, quelques jours après le drame, expliquer qu'elle avait remis à l'homme, en espèces, les 15 000 euros de loyer qu'elle lui devait. Elle avait aussi ajouté qu'Alain Célini, lui avait dit qu'il avait, tout de suite après, rendez-vous avec quelqu'un pour effectuer un devis de travaux. Elle avait ainsi laissé entendre qu'il avait pu être agressé par une tierce personne. 
Elle avouait, quelques jours après. 
 

Une reconstitution longue et difficile

La reconstitution qui aura duré près de 7 heures, ce mardi 29 septembre, a permis des avancées. L’avocate de la partie civile a confié que des points ont enfin été résolus mais le secret d’instruction empêche la divulgation de toute information complémentaire. 
Se pose la question de la préméditation du crime. C’est sur ce point que tout va se jouer. Le juge d’instruction va clôturer le dossier, livrer son avis et transmettre au procureur les éléments;
Mais il faudra attendre encore plusieurs mois avant que le procès se tienne devant la cour d’assises. 
A quoi sert une reconstitution ?
Une reconstitution judiciaire sert à lever les doutes sur des questions techniques. Ainsi, cela permet de mettre en lumière, de confirmer ou d'infirmer les expertises balistiques (angles de tirs, distances, obstacles...).
Une reconstitution permet au juge d’instruction de confronter les déclarations du prévenu, le mis en cause, avec la réalité in situ et de faire émerger d'éventuelles contradictions.
Au cours d'une reconstitution, le juge peut procéder à des interrogatoires de témoins, victimes ou d'autres mis en cause. Il peut aussi demander au prévenu de reproduire son geste, son action, hormis en cas de violences sexuelles.
En cas d'impossibilité, les forces de l'ordre, de morphologie similaire, peuvent être amené à remplacer au pied levé les parties en présence.
(source : Police nationale)