La visite du secrétaire d'Etat américain intervient au moment où les appels, de l'ONU notamment, se font de plus en plus pressants pour l'envoi d'une force de sécurité à Haïti où la situation sécuritaire et humanitaire s'empire de jour en jour.
Après un déplacement samedi à Port-au-Prince où il a exhorté la communauté internationale à ne pas "oublier" Haïti, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé lundi à un "soutien" international à la police haïtienne pour faire face à une vague de violence "sans précédent" ces derniers mois.
"La situation sécuritaire se détériore rapidement et les besoins humanitaires montent en flèche", a-t-il prévenu depuis Trinidad-et-Tobago, où s'était ouvert le sommet Caricom dont Haïti est l'un des membres.
Il a de nouveau plaidé pour le "déploiement d'une force de sécurité internationale autorisée par le Conseil de sécurité" et "capable de coopérer avec la police nationale haïtienne pour démanteler les gangs à l'origine de cette violence sans précédent".
Antony Blinken, qui se rendra également dans le Guyana jeudi, devait rencontrer le Premier ministre haïtien Ariel Henry mercredi soir à Port-d'Espagne afin d'évoquer la situation du pays ravagé par les crises multiples depuis des années. La patronne de l'Unicef Catherine Russell a dit jeudi que la situation en Haïti n'a "jamais été pire".
Il doit "exhorter" Ariel Henry à travailler afin d'"élargir le consensus politique" et de "trouver une solution politique qui ramène Haïti à un ordre démocratique", a indiqué à des journalistes la responsable du département d'Etat américain pour la région, Barbara Feinstein.
Le Premier ministre haïtien Ariel Henry réclame depuis près d'un an une intervention internationale, mais aucun pays ne s'est encore déclaré prêt à prendre la tête d'une force d'intervention.
Le Brésil et le Canada sont les plus impliqués dans les discussions, tandis que les Etats-Unis préfèrent soutenir un renforcement de la police locale.
La légitimité même du Premier ministre est remise en question. Haïti n'a pas tenu d'élections depuis 2016 et le président Jovenel Moïse a été assassiné en juillet 2021.