Lynchage collectif d’un Guadeloupéen et d’un Mahorais : procès des 3 mis en examen renvoyé à janvier prochain

Tribunal Judiciaire de Carcassonne
Ils sont trois à être mis en examen au lieu d’une quinzaine. Ils sont poursuivis pour "violence en réunion", alors que le Parquet n’a pas retenu la thèse de l’acte raciste. C’est pourquoi l’avocat de l’une des victimes du lynchage de Verzeille, en juillet 2022, a demandé le renvoi du procès, ce vendredi. L'affaire a été renvoyée au 17 janvier 2024.

Le procès des agresseurs du jeune Guadeloupéen Hans Nomertin, passé à tabac lors d’une fête de village à Verzeille, dans le Sud de l’Hexagone, le 24 juillet 2022, a été renvoyé. C’était le souhait de l’avocat de la victime, qui entend faire reconnaître le caractère raciste de l’agression ; pour le moment, les trois mis-en-cause ne sont poursuivis que pour "violence en réunion".

Une violente agression

Les trois personnes poursuivies, des habitants de la petite commune où les faits ont eu lieu, dont un élu municipal, ont été identifiées grâce à une vidéo qui a tourné sur les réseaux sociaux. Elles devaient être jugées aujourd’hui (ce vendredi 2 juin 2023) au tribunal de Carcassonne.

Ces hommes avaient roué de coups Hans et un ami à lui, originaire de Mayotte, en les accusant d’avoir piqué des convives avec une seringue ; accusation sans fondement, puisque la gendarmerie n’a trouvé ni seringue, ni trace de piqûres sur quiconque.

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Sept mois après les faits, le maire de la commune de Verzeille avait fini par s’exprimer sur l’affaire.

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Un dossier incomplet, selon la partie civile

Hans tient aussi à ce que les autres agresseurs soient présentés devant la justice, dans la mesure où ils étaient une quinzaine à les poursuivre, les asperger de gaz lacrymogène et les rouer de coups, le jour J. Le Guadeloupéen a porté plainte avec constitution de partie civile, pour que ces éléments soient pris en compte. Il a, à ses côtés, la Fédération nationale des Maisons des Potes (FNMDP), association qui lutte contre les discriminations, également partie civile. L’autre victime, pour sa part, par peur de représailles, a préféré rester en retrait.

Hans Nomertin exprime sa satisfaction, suite au renvoi de l’audience et revient sur le sentiment d’insécurité qui l’habite depuis l’agression.

J’évite de sortir n’importe où, d’autant plus que j’ai reçu des menaces de mort téléphoniques récemment. Donc je me méfie beaucoup plus qu’avant. Je me sentais très bien ici... Hans Nomertin, victime de l’agression de Verzeille (au micro de Tessa Grauman)

Hans Nomertin, victime de l’agression de Verzeille (au micro de Tessa Grauman)

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Le procès devrait avoir lieu le 17 janvier 2024.