Marins-pêcheurs : le blocage est maintenu

Marins-pêcheurs (illustration)

Conscients que les prix qu'ils pratiquent pèsent sur les moyens des consommateurs, les marins pêcheurs ont décidé de continuer le mouvement en obstruant l'entrée du chenal de Pointe-à-Pitre.

Le chenal d'accès du port de Pointe-à-Pitre est encore inaccessible ce jeudi 10 juin. Au deuxième jour de protestation contre le prix du litre de carburant détaxé, les marins pêcheurs maintiennent la pression sur la Sara et les autorités.

Ils ont même intensifié l'action maritime avec le renfort d'autres pêcheurs venus des ports lointains. De la Basse-Terre par exemple avec des professionnels déterminés. Nous écoutons deux d'entre eux.

Patrick Nisis, marin-pêcheur de Deshaies

Dimitri Parnasse, marin-pêcheur de Baillif

Dès hier, mercredi 9 juin, le directeur de la Société anonyme de la raffinerie des Antilles (Sara) a affiché son incapacité de répondre favorablement à cette revendication. Les acteurs locaux également semblent être dépassés par celle-ci.

C'est donc à Paris, dans les ministères, que la recherche de solution semble se mettre en place autour du cabinet du ministre des Outre-mer. L'opération perturbe en tout cas la vie du grand port de la Guadeloupe, Marie-Galante est encore victime collatérale de ce soulèvement. 

Alors justement, où en est-on ?

C’est une négociation pour le moins atypique. En effet, Les premiers concernés, pour l’heure, n’y participent pas. Tout se passe en réalité entre la Direction de la Sara en Martinique et les ministères concernés à Paris, à savoir celui des outremers et celui des finances, Bercy pour faire plus simple.

Tout l’enjeu est de trouver une réponse à la revendication des pêcheurs sans pour autant détricoter le décret Lurel sur les carburants. Un texte promulgué en 2014 après de longues, très longues négociations entre les parties précédemment citées.

Au cours d’une visioconférence à la mi-journée, l’Etat a néanmoins demandé à la Sara de faire un effort substantiel. La Sara a donc proposé une série de pistes et parmi lesquelles une baisse de 32 centimes pour le super sans plomb et de 25 centimes pour le gasoil, le tout à destination des seuls pêcheurs professionnels de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane. En contrepartie, la raffinerie martiniquaise souhaite obtenir quelques modifications de tarifications douanières. L’Etat, pour l’heure, étudie les propositions. Bref, rien n’est encore signé.

On notera simplement que cette baisse de 32 centimes correspond à l’augmentation du prix du super sans plomb depuis le début de l’année.   

Communiqué de presse UMEP

Communiqué de presse UDE-MEDEF