Il était 16h30 ce dimanche après-midi lorsque la célébration d’ordination du nouvel évêque de Guadeloupe a été lancée. Un dimanche où le soleil avait décidé d’être de la partir après plus d’une journée de pluie, permettant que tout se passe selon la volonté du nouvel évêque qui souhaitait que cette célébration soit en présence du plus grand nombre afin de signifier sa volonté d’être l’évêque de tous les Guadeloupéens, de tous les Saint Barths et de tous les Saint Martinois.
Pour l’occasion, depuis le début de l’après-midi, plusieurs dizaines d’autocars s’étaient chargées de déverser des centaines de fidèles venus de tout l’Archipel et reconnaissables aux couleurs arborées, selon leur doyenné, le secteur géographique de leur paroisse respective.
Et c’est au milieu de cette foule de fidèles assis dans les gradins ou dans le centre du vélodrome, que la longue colonne de plus d’une centaine de prêtres, de Guadeloupe et de l’hexagone, de diacres et d’évêques a alors traversé l’assemblée pour se rendre sur l’autel ou au pied de l’autel.
A cet instant-là, c’est encore Mgr David Macaire délégué apostolique du diocèse de Guadeloupe et surtout archevêque de la Province ecclésiastique qui réunit la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique, qui préside la célébration.
Une mission reçue par un évêque pour tout un peuple
Après une homélie, où il insiste particulièrement sur les attentes du diocèse qui vient de les inscrire dans les conclusions du synode voulu par le Pape François. Et comme il l’avait déjà fait lors de la Messe chrismale qui avait suivi la nomination de Philippe Guiougou, David Macaire en profite pour rappeler la nécessité pour les catholiques guadeloupéens et en premier lieu les prêtres d’être en harmonie avec leur nouvel évêque pour que l’Eglise de Guadeloupe puisse franchir les défis qui l’attendent déjà. Des défis pour lesquels il doit pouvoir compter sur l'ensemble de l'Eglise en Guadeloupe et sur ceux qui doivent désormais y trouver leur place.
Il peut alors interroger le futur évêque sur sa volonté de devenir le Pasteur de cette portion de l’Eglise qui se trouve en Guadeloupe.
Puis, c’est l’instant crucial de l’ordination. Le futur ordonné est d’abord dans une attitude de prostration, montrant sa disponibilité pour la mission qui va lui échoir. Dès lors, l’imposition des mains qui suit, faite par Mgr David Macaire d’abord, puis par le nonce Apostolique de la Caraïbe, Mgr Santiago de Wit Guzmàn et Mgr Pascal Delannoy évêque de Saint Denis, enfin par tous les évêques présents, consacre le nouvel évêque de la Guadeloupe.
Enfin les attributs de son nouveau ministère lui sont remis. Il lui revient dès lors de présider pour la première fois en tant qu’évêque la suite de la célébration. Et comme le veut le rituel, c’est à la fin, après la bénédiction qu’il donne à l’Assemblée, que le nouvel évêque prononce ses premiers mots personnels. Des remerciements mais aussi, l’expression de ses émotions, de ses attentes, de son engagement
« Ut Omnes Unum sint» : Que tous soient un !
Après Siméon Oualli, originaire de Sainte Anne et Ernest Cabo de Sainte Rose, ce troisième enfant de Guadeloupe à devenir évêque est aussi Pointois que Baie-Mahaultien. Peut-être ce qui lui aura donné ce mental de rassembleur qu’il a développé dans le diocèse de Saint Denis et qu’il veut maintenant mettre en œuvre en Guadeloupe. Une Guadeloupe où il ne veut être de nulle part sinon de partout, où il ne veut être ni l’évêque des Noirs, des Blancs, des Indiens, des Saint Barths, des Saint Martinois, des Saintois, plus que des Désiradiens ou même des Marie-Galantais, l’évêque d’aucun clan, d’aucune fraction, mais vraiment l’évêque de tous.
Un formidable défi dans un archipel où, souvent, il y a beaucoup de juxtapositions, de superpositions et même de confrontations, mais où la culture du faire tous ensemble fait souvent défaut. Mais résolument, Mgr Philippe Guiougou a choisi de faire confiance à celui qui est à l'origine de sa nomination pour mener cette mission à bien.
Juste devant, à quelques pas de lui, une femme aura vécu cette célébration d’une manière particulière. Entourée de ses autres enfants, Marcelline Guiougou, 90 ans, n’a rien perdu de toute cette célébration au cours de laquelle, son fils, le dernier de ses huit enfants, est vraiment devenu l’évêque de la Guadeloupe, son évêque.
Voir aussi : Messe d'ordination épiscopale de Mgr Philippe Guiougou nouvel évêque de la Guadeloupe