Une pétition circule, pour réclamer que des rues de France soient baptisées du noms des soldats venus des anciennes colonies, pour libérer la Patrie, en 1945. Un courrier a été envoyé à François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF).
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De l'hommage ponctuel...
Une cérémonie discrète mais symbolique s’est tenue ce samedi 25 juillet 2020, à Paris. Sous l’Arc de Triomphe, à l’initiative d'Aïssata Seck, la présidente de l’Association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs Sénégalais, un hommage a été rendu à tous les soldats venus d’Afrique, de l’Océan Indien, du Pacifique et des Antilles, engagés dans la lutte pour une France. Car nombreux sont ces hommes, venus d’ailleurs, qui ont combattu pour la Patrie, lors de la seconde Guerre mondiale.Dans la continuité de cette cérémonie, une pétition a été lancée, via Internet, pour que les maires de France rebaptisent certaines rues, par les noms de ces combattants oubliés de l’Histoire de France.Un courrier a été envoyé, en ce sens, à François Baroin, le président de l’Association des maires de France (AMF).
A la reconnaissance de la Nation
Aïssata Seck est petite fille de tirailleur Sénégalais. Elle est aussi conseillère municipale d’une ville de la région parisienne et à l’origine d’une pétition.En marge de tout communautarisme, la jeune femme a décidé d’en appeler aux maires de France. Elle leur demande de renommer des rues de leur territoire et de les rebaptiser par les noms des milliers de combattants venus d’Afrique, des Antilles ou encore du Pacifique, pour se battre sous les couleurs de la France Libre.
En Aout 1945, ces milliers d’hommes Algériens, Marocains, Sénégalais, originaires du Pacifique ou Antillais, ont participé à la libération de la France.
Mais, dans l’histoire, pas de traces de ces combattants. Selon Aissata Seck, il est grand temps de leur rendre hommage.
Son action consiste à les faire réapparaitre dans l’espace public, pour que leurs descendants directs ne se sentent pas étranger de l'Histoire de France, qui doit être racontée dans sa diversité.
Des rues, des écoles, des places publiques, au nom d’Addi Bâ ou encore de la Mulâtresse Solitude... pour Aïssata Seck, le temps des actes est venu, au moment même où la société vit, de plein fouet, les déchirements liés à l’Histoire et au devoir de mémoire de la France.
La pétition
Cette pétition est une occasion, pour l’élue de Bondy, de faire "France". De raconter une histoire commune, visible dans l’espace public. Une histoire expliquée à une frange de la population qui se sent oubliée.Un courrier a, donc, été envoyé au président de l’Association des Maires de France, au moment même où (hasard du calendrier ?) le gouvernement a remis aux Parlementaires un document résumant le parcours de 100 combattants de la seconde Guerre mondiale, issus de ce que l’on appelait jadis les colonies. Un document pour, précisément, inciter les maires à agir, en rebaptisant des rues.
Des actions qui deviendront incontournables, si la population toute entière s’empare de ce dossier.
Pour signer cette pétition, rendez-vous sur la page dédiée, en cliquant ICI !
Plus 15 000 personnes l’ont déjà signé !
Pour aller plus loin
A (re)voir ce reportage décryptage, de Marie Radovic, sur le rôle des Outre-mer dans la seconde guerre mondiale :