Vingt-quatre binômes de pilotes et copilotes seront au départ du 38ème Rallye des Grands-Fonds, dont la première épreuve spéciale débutera à 21h00, ce vendredi 16 juin 2023.
Deux histoires de famille retiennent l’attention, à la consultation de la liste des engagés.
Un équipage formé d’un père et sa fille
Pour sa huitième année dans l’automobilisme et sa deuxième participation au Rallye des Grands Fonds, Johann Paran aura le bonheur d'être assisté par sa fille, Lorenza Padou. La jeune femme sera la plus jeune copilote de la course, cette année.
Comme Obélix avec la potion magique, Lorenza est tombée dans le sport automobile dès sa tendre enfance. De supporter de son père, elle s’est rapprochée des pistes et, au fil des ans, a voulu se frotter aux coureurs. C’est donc à deux qu’ils vivent leur passion, désormais.
J’ai été élevée dans le sport automobile. C’est-à-dire qu’il a débuté en run ; alors je suis toujours allée le regarder et le soutenir. Il m’a montré pas mal de choses sur les voitures. Alors, je me suis dit : pourquoi ne pas me lancer ? C’est ce que j’ai fait en 2022, lors du Rallye de la Montagne. Il ne trouvait pas de copilote attitré, alors je lui ai demandé. C’est comme ça que je me suis lancée. Mon scénario de rêve pour ce week-end, c’est surtout d’arriver, dimanche, à Sainte-Anne, avec la voiture saine et sauve.
Lorenza Padou, copilote de Johann Paran
Du côté du père, la satisfaction et la fierté sont énormes. S’il garantit n’avoir jamais poussé sa fille à pratiquer cette discipline, il ne cache pas sa joie de partager l’amour de ce sport avec elle.
C’est que du bonheur. C’est magnifique. Rouler avec sa fille... première expérience pour moi et, franchement, c’est quelque chose de magnifique ! Si des pilotes ont l’opportunité d’avoir un fils ou une fille, c’est une expérience à vivre. Je ne l’ai pas poussée à aimer le sport automobile. Moi, je me suis dit que si elle veut faire du tennis, je vais la suivre, quel que soit le sport qu’elle aurait choisi, je suis là pour la suivre. Et c’est elle qui est venue vers moi, qui m’a dit : « je veux être dans ce milieu ». Et, jusqu’à maintenant, ça se passe super bien. Je n’ai rien à lui reprocher. On se fait plaisir. Parfois, je n’ai même pas l’impression d’être en compétition. On est entre père et fille, on se fait une petite balade.
Johann Paran, pilote d’une Peugeot 206 XS
L’étape suivante, pour Johann Paran, est de passer le volant à sa fille, dès qu’elle aura son permis. Tel est le rêve d’un père, qui dit avoir "hâte d’y être".
L’an dernier, le pilote avait dû abandonner, à cause d’une panne, lors de sa première participation au Rallye des Grands Fonds. Cette année, il part avec l’ambition de boucler les 20 épreuves spéciales au programme. D’ailleurs, sa fille et lui n’ont pas ménagé leurs efforts, ces derniers jours, afin de fiabiliser au maximum la voiture.
Concurrence entre un père et son fils
Autre belle histoire de cette édition 2023 du Rallye des Grands Fonds : celle des Mavounzy père et fils.
Le premier, Jean-Marie, n’est plus à présenter ; avec comme copilote la chanteuse Méthi’s, il est le vainqueur de la 32ème édition, en 2017.
Le second, Enzo, du haut de ses 18 ans, va participer à cet évènement pour la première fois ; c’est un rêve qui se réalise, pour le benjamin de la compétition, qui a évolué dans les pas de son père et de son oncle, passionnés d’automobile.
Mais Jean-Marie et Enzo, tous deux pilotes, ne seront pas à bord du même véhicule ! Ils seront donc opposés l’un à l’autre.
Malgré son jeune âge, Enzo Mavounzy, qui aura à ses côtés le copilote Loan Biagetti, aborde la course avec sérénité.
Je n’ai rien à perdre. J’ai tout à gagner. J’ai l’expérience à gagner. Le but, pour moi, c’est d’être à l’arrivée, de prendre un maximum de plaisir et que l’apprentissage soit toujours constant. Depuis tout petit, j’ai toujours vu des voitures, ne serait-ce qu’à la maison. Je suis un peu né sur le bord des spéciales, ou entre deux baquets [NDLR : sièges de voiture de sport]. Les meilleurs conseils que j’ai pu avoir, portent sur la gestion de soi-même, parce que mon père et mon oncle savent comment aborder un rallye.
Enzo Mavounzy, pilote d’une Suzuki Swift
Enzo et Jean-Marie ont deux caractères forts et ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde. C’est pourquoi le fils, qui tenait à tenir le volant, ne s’est pas engagé sur l’épreuve en tant que copilote de son père.
J’ai toujours eu l’envie d’être pilote. Et puis, moi et mon père dans une voiture... on est souvent un peu contradictoires, donc, c’est quelque chose de compliqué, en tout cas pour être pilote et copilote.
Enzo Mavounzy, pilote d’une Suzuki Swift
Pour Jean-Marie, cette édition a une saveur spéciale. S’il considère son fils, en premier lieu, comme un concurrent, il ne peut cacher son sentiment de fierté, à l'égard de celui-ci.
C’est mon fils, mais il reste un concurrent. Je suis fier de ce qu’il a réussi à faire : monter son projet, démarcher les sponsors tout seul, avoir tous les aléas et les tracs du sport automobile avec le stress de dernière minute... C’est formateur pour lui. Pour moi, c’est une sorte d’éducation, c’est une validation des acquis. Les premières questions à l’arrivée seront : est-ce qu’il est arrivé, est-ce qu’il va bien ? Le but est que les deux projets arrivent au bout, sur la place de la mairie de Sainte-Anne.
Jean-Marie Mavounzy, pilote d’une Peugeot 208 GT Line
Jean-Marie, conscient d'être un véritable exemple pour son fils, ne compte pas, pour autant, lui imposer ses choix et le laisse donc s'aguerrir lui-même.
Les Mavounzy ne partent pas avec les faveurs des pronostics. Mais tous deux considéreraient une arrivée avec leurs deux voitures intactes comme une très belle victoire familiale.
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