Reprise d'Air Antilles : impact social et reprise progressive d'activité

Avion de la compagnie Air Antilles en plein vol.
Air Antilles/Air Guyane, le jour d'après. 120 salariés repris sur les 296 du groupe CAIRE, selon les termes de l'offre conjointe de la collectivité de Saint-Martin et de la CIPIM, acceptée par le tribunal de commerce. Quel avenir pour les compagnies (l’une qui poursuit ses activités et l’autre liquidée) et leurs employés ? Faisons le point.

Que dire, au lendemain de la décision de justice, quant au devenir de la Compagnie aérienne interrégionale express (CAIRE), détentrice de compagnies aériennes Air Antilles et Air Guyane ? Pour beaucoup, celle-ci est tombée comme un couperet.

176 licenciements

Si le tribunal administratif n’a pas opté pour une liquidation pure et simple de cette société, l’offre de reprise retenue ne prévoit le maintien que de 120 salariés, sur les 296 existants au sein du groupe. La totalité des 78 emplois d’Air Guyane disparaissent. Les salariés des Antilles sont aussi impactés, puisque 67 personnes sont licenciées en Guadeloupe et 31 autres en Martinique. Les trois salariés officiant à l’aéroport de Grand Case, à Saint-Martin, conservent eux leur travail.

Le nombre de licenciements par territoire, suite à la reprise du groupe CAIRE - 29/09/2023.

Par ailleurs, les repreneurs, à savoir la collectivité territoriale de Saint-Martin et la CIPIM (holding du groupe Edéis, gestionnaire notamment de seize aéroports), entendent concentrer leurs activités dans le périmètre des Antilles. Avec cette offre partielle, la Guyane, dont les communes de l’intérieur sont enclavées et mal desservies, est donc la grande perdante, dans cette affaire.

Lancement progressif des activités de New Air Antilles

Les dirigeants d’Edéis sont bien conscients du drame qui se joue actuellement, pour les anciens employés de CAIRE qui perdent leur emploi, ainsi que pour les populations isolées de Guyane.

Je veux avant tout avoir une pensée pour les 176 salariés qui ne sont pas repris. Ce sont 176 familles qui vont se retrouver en difficulté. Et qu’ils soient assurés qu’on fera le nécessaire, le maximum pour pouvoir réduire cette souffrance, en essayant de trouver des postes et, aussi, en essayant de trouver des solutions pour la Guyane. On travaille actuellement, avec d’autres partenaires dont des partenaires guyanais, pour trouver une solution très rapide.

Jérôme Arnaud, directeur général adjoint de la société EDEIS

La sélection des employés retenus s’est faite par catégories socio-professionnelles, en considérant le projet de reprise. Celui-ci vise à assurer la pérennité de l’entreprise et répondre au besoin de continuité territoriale, au profit des îles de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Guadeloupe et la Martinique.

La reprise d’activité se fera en plusieurs temps.

Il y aura une reprise, le plus rapidement possible, par un sous-traitant d’Air Antilles ; il s’agira de Regourd Aviation, à travers sa marque Amelia, qui opère déjà dans l’Hexagone (notamment pour le compte d’Air France), d’ici deux à trois semaines. Ensuite, Air Antilles pourra revoler, avec ses propres avions, d’ici trois mois.

Jérôme Arnaud, directeur général adjoint de la société EDEIS

Les destinations internationales anciennement proposées par CAIRE ne sont pas, pour l’heure, dans le programme de vols de New Air Antilles. Mais, "si le marché le permet et si les opportunités sont présentes", ces dessertes seront peut-être accessibles, depuis les Antilles françaises, dans un second temps.

La priorité d’Edéis est de se concentrer sur la vocation première de la compagnie : offrir un service régulier et fiable aux usagers. Les tarifs pourraient aussi être revus à la baisse, prochainement, afin de rendre les lignes plus attractives.

À VOIR AUSSI/ L’interview complète de Jérôme Arnaud, qui était l’invité de Yasmina Yacou, dans le Journal "Guadeloupe Soir" du 30 septembre 2023 :

Jérôme Arnaud, directeur général adjoint de la société EDEIS ©Interview réalisée par Yasmina Yacou - Guadeloupe La 1ère