Le 25 novembre, c’est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ce sujet est synonyme de fléau, qui gangrène la société et qui n’épargne pas l’archipel guadeloupéen.
L’ampleur du phénomène est difficile à quantifier, dans la mesure où les victimes sont nombreuses à ne pas oser prendre la parole ; beaucoup se renferment sur elles-mêmes.
Nous avons recueilli le témoignage de l’une d’elles, Jacqueline, une sexagénaire qui est (enfin) sortie de sa relation toxique.
47 ans de violences
Menaces, pressions psychologiques, insultes à répétition, parfois des coups... ces agressions ont rythmé son quotidien durant les 47 ans qu’a duré sa vie maritale.
On ne voit pas les coups, à l’intérieur de moi. Je me tuais moi. Je me suis dit : "il faut te sortir de ça, Jacqueline, il faut t’en sortir".
Jacqueline, ex-victime de violences conjugales
Mais, la mère de famille a fait preuve de patience, pour ses enfants, tant qu’ils étaient encore jeunes et parce qu’il y avait de l’amour, malgré tout, entre elle et son bourreau qui, matériellement, assumait tout.
Après avoir longtemps fait profil bas, un jour, elle a décidé de répondre à son mari ; cette réaction a déclenché la colère noire de ce dernier, qui est sorti de ses gonds.
La fin du calvaire
Jacqueline, dès lors, a eu une prise de conscience ; cela ne pouvait plus durer. Cette femme a décidé d’agir et a demandé de l’aide, d’abord à la gendarmerie, puis auprès d’Initiatives France Victimes Guadeloupe. Cette association lui a alors trouvé une solution d'hébergement provisoire, au sein d’un centre spécialisé.
Là, j’ai trouvé le confort qu’il me fallait (...). Ça va faire un an que je suis là, ces gens-là, pour moi, c’est une deuxième famille. Ils m’ont enlevé une épine du pied.
Jacqueline, ex-victime de violences conjugales
Cela fait un peu plus d’un an qu’elle est sortie de l’emprise de son époux, dont elle n’est pas divorcée à ce jour.
Aujourd’hui, Jacqueline revit. Malgré le traumatisme laissé par les épreuves qu’elle a vécues, elle se sent forte et veut véhiculer un message d’espoir à toutes les femmes qui subissent des violences.
REPORTAGE/
Reporteur : Yannis Elie
Reporteur d’images : Rémi Defrance
Monteur : Thierry Gayadine-Harricham
Mixeur : Teddy Artis
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