En soutenant sa thèse en Écologie tropicale à l'Université des Antilles (UA), un jeune docteur vient de brillamment boucler son cursus universitaire entamé chez lui, en Haïti, il y a 5 ans maintenant. Il se nomme Jean Marry Exantus.
Une réussite fruit d’une collaboration caribéenne
Son parcours peut être qualifié de rare et atypique. Celui-ci a été rendu possible grâce au concours de l’UA bien sûr, mais aussi par le soutien financier de deux associations qui promeuvent la collaboration scientifique régionale : Caribaea Initiative et Fokal (Fondation Connaissance et liberté Haïti).
Moi, à la base, j’ai une formation en agronomie. Mais vue que je suis citadin (je suis originaire de Port-au-Prince), j’ai opté pour l’écologie, surtout en milieu urbain. Dès lors, le président de l’association Caribaea initiative, le professeur Frank Cézilly, a vu mes travaux, m’a contacté, pour faire avancer l’étude sur la conservation biologique en Haïti. Je me suis donc inscrit à l’Université des Antilles pour faire un Master 2, puis une thèse.
Jean Marry Exantus, docteur en écologie tropicale
C’est ainsi qu’a débuté l’aventure guadeloupéenne de Jean Marry Exantus. Ce "citadin de cœur", comme il se définit lui-même, s’est donc attaché à étudier la faune urbaine et notamment l’avifaune, à savoir les oiseaux.
Des oiseaux des zones urbaines d’Haïti à protéger
Pendant mes travaux, j’ai pu observer qu’il y a très peu d’études qui sont menées dans les milieux urbains, en Haïti. Dans un premier temps, j’ai décidé d’orienter mes travaux sur l’avifaune en ville et, vue l’importance également des zones naturelles, j’ai conduit une partie des travaux dans les aires protégées.
Jean Marry Exantus, docteur en écologie tropicale
L’homme s’est donc penché sur un sujet peu commun, à l’image de son cheminement, mais d’un intérêt majeur ; ses résultats, d’ailleurs, suscitent l’intérêt du monde scientifique.
Trois de ses articles ont déjà été publiés et deux autres sont en préparation.
Dans des sites qui existent en milieux urbain, malgré les superficies, il y a des espèces à intérêt de conservation, des espèces que l’on ne trouve qu’à Hispaniola. Certains membres du jury ne pensaient pas qu’on aurait trouvé autant d’espèces intéressantes en zones urbaines en Haïti.
Jean Marry Exantus, docteur en écologie tropicale
Haïti, où l’enjeu est grand, puisqu’il s’agit d’un pays massivement déboisé, depuis des décennies. Sur place, tout reste à faire pour comprendre les conséquences de cette déforestation, sur la biodiversité locale.
Porter sa pierre à l’édifice
Pendant mon Master jusqu’à aujourd’hui, en tant que docteur, j’ai beaucoup appris ; de nouvelles connaissances techniques et scientifiques que je pourrai transmettre aux jeunes Haïtiens et aux institutions haïtiennes, qui aimeraient bosser sur la conservation biologique en Haïti.
Jean Marry Exantus, docteur en écologie tropicale
Jean Marry Exantus compte donc bien faire profiter sa communauté de sa réussite ; c’est pourquoi il est rentré dans son pays. Un juste retour d’expérience.
Le jeune docteur en écologie tropicale entend en faire sa philosophie, dans son futur parcours professionnel.
Mais avant, il a contribué à faire rayonner l’Université des Antilles, qui l’a accueilli.
En effet, on apprenait samedi que cet établissement entrait dans le prestigieux classement international de Shanghai, des meilleures universités du globe... distingué grâce aux travaux menés dans le domaine de l’écologie.
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