Une alliance de laboratoires de biologie médicale appelle à la fermeture durant toute la semaine

Laboratoire de biologie médicale à Hope Estate (Saint-Martin)
La quasi-totalité des laboratoires de France resteront fermés durant toute la semaine, en signe de protestation contre le projet gouvernemental de baisser leurs tarifs. Les professionnels du secteur dénoncent une absence de négociation. En Guadeloupe et dans les collectivités du Nord, le groupe INOVIE Biopôle Antilles est solidaire de cette action.

Parce qu’ils considèrent que le gouvernement ne prend pas en compte leurs préoccupations et refuse toute négociation, les gérants de laboratoires de biologie médicale lancent une nouvelle action nationale, à compter de ce lundi 9 janvier 2023 ; c’est la troisième en action de grogne de la profession, en l’espace de 3 mois. Les laboratoires garderont rideaux baissés durant une semaine, soit jusqu’au 15 janvier.

En Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, le groupe Inovie Biopôle Antilles a d’ores et déjà annoncé être solidaire de ce mouvement de grève, baptisé « Janvier Noir ».

Ce mouvement a été reconduit à l’initiative de l’ensemble des syndicats du secteur, avec le soutien des principaux groupes et réseaux de laboratoires nationaux (Biogroup, Cerba, Heathcare, Eurofins, Inovie, LBI, Synlab et Unilabs),  tous réunis au sein de l’Alliance de la Biologie Médicale.

Communiqué d’Inovie – Bio Pôle Antilles

Les professionnels du secteur dénoncent le plan économique gouvernemental qui, selon eux, provoquerait la fermeture de plusieurs laboratoires de proximité et, donc, « mettrait en péril la densité du maillage territorial (...), l’emploi et la qualité des soins prodigués ».
Le Gouvernement projette baisser les tarifs des laboratoires, avançant que ces établissements ont augmenté leurs profits, à la faveur de la pandémie et des tests Covid. Pour rappel, la politique était de tester à foison « quoiqu’il en coûte ».

A LIRE AUSSI : Bras de fer entre les laboratoires de biologie médicale et l’Etat

Mais le manque à gagner est jugé trop important, par les entreprises concernées, qui craignent donc pour l’emploi ; elles parlent du risque de disparition de près de 10.000 postes.

On veut nous faire payer, nous qui avons fait le travail qui nous a été demandé, on veut nous faire payer ces dépenses budgétaires (...). La profession a fait un pas puisque, sur les 1,3 milliards demandés, la profession propose, sur 3 ans, de rembourser 685 millions d’euros. Le gouvernement ne veut rien entendre.

Dr Nicolas Huc, président du syndicat des biologistes privés de Guadeloupe
Nicolas Huc, président du syndicat des biologistes privés de Guadeloupe ©Colette Borda - Guadeloupe La 1ère

En pleine explosion du nombre de cas de Covid dans l’Hexagone et alors que le virus circule toujours activement en Outre-mer, elles se disent prêtes à ne plus effectuer les tests ; ce, dès le 16 janvier prochain, si l’exécutif persiste dans son projet et en l’absence d’ouverture de dialogue.

Dans ce contexte de grogne sociale, les patients sont invités à se référer au 15, ou à s'adresser aux services d'urgence. Ne seront acceptées que les infirmières, les professions de santé et certaines pathologies qui ne peuvent pas être reportées, durant la semaine.