Yves Jean-Bart reprochait au journaliste d'avoir publié, en avril 2020, sur le site internet du journal britannique The Guardian un article, en anglais, l'accusant d'avoir "abusé sexuellement" de jeunes footballeuses. Il lui reprochait également d'avoir mis en ligne, en avril et mai 2020, deux vidéos sur la plateforme YouTube reprenant ces accusations.
Dans l'article publié sur le site du Guardian des victimes présumées affirmaient, sous couvert d'anonymat, avoir subi des pressions pour garder le silence et indiquaient qu'au moins deux joueuses mineures auraient avorté à la suite des viols commis par le dirigeant dans le centre national d'entraînement.
Le tribunal a relaxé le journaliste pour cet article estimant que "le bénéfice de la bonne foi" pouvait être accordé à Romain Molina.
Selon le tribunal, le journaliste a apporté "la preuve qu'il disposait d'éléments concernant des allégations de violences sexuelles commises au sein du centre de formation dirigé par Yves Jean-Bart en Haïti, sans que l'on puisse savoir précisément lesquels, a tempéré le tribunal, en l'absence de témoignage des faits précis qui lui auraient alors été rapportés". Sur ce fait, le tribunal a considéré que "la base factuelle n'est pas inexistante, même si celle-ci est faible"
"En revanche, a ajouté le tribunal, les propos diffusés au moyen des deux vidéos litigieuses ne témoignent pas de la même distance, les allégations étant mentionnées de façon péremptoire, sans place au contradictoire ou à un minimum de nuance dans le propos".
Le tribunal a ordonné "le retrait des propos diffamatoires dans les vidéos diffusées sur la plateforme YouTube" dans les quinze jours.
En novembre 2020, quelques mois après l'article publié sur le site du Guardian, la Fifa avait reconnu l'ancien dirigeant du football haïtien coupable d'avoir "abusé de sa position" pour "harceler sexuellement et agresser plusieurs joueuses, y compris mineures".
Le 14 février 2023, le tribunal arbitral du sport (TAS) avait toutefois décidé d'annuler cette suspension à vie, considérant que les éléments de preuve concernant les accusations d'abus sexuels étaient "incohérents, imprécis et contradictoires".
La Fifa a fait appel de la décision du TAS en mars auprès du Tribunal fédéral suisse en demandant son annulation et un nouvel examen du dossier.
Voir : La FIFA reste mobilisée contre l'ex président de la fédération haïtienne de football