25 novembre- Journée internationale : que faire en cas de violences conjugales ?

Le 25 novembre est une date choisie par  l’Organisation des Nations Unies comme journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Partout dans le monde des opérations de sensibilisation sont organisées. Le territoire n’est pas épargné.

Un collage dans les rues de Paris en février 2020 appelle les femmes à dénoncer les violences dont elles sont victimes.

La Seine-Saint-Denis et la Guyane sont les deux départements de France les plus touchés par les violences conjugales enregistrées (respectivement 9,2 et 10,4 femmes victimes âgées de 20 ans ou plus pour 1 000 habitantes de mêmes sexe et âge selon les chiffres de la sécurité intérieure.

Peu de chiffres existent pour évaluer la situation. En avril dernier, l’ARS ( agence régionale de santé) révélait les premiers résultats d’une étude menée par l’équipe du projet Oyapock Coopération Santé sur les  =violences faites aux femmes dans l’Est du département, notamment à Saint-Georges de l’Oyapock et à Camopi. A lire ici Une étude révèle la banalisation des violences. Malgré ces constats, aucune mesure sur le phénomène n’a été recensée à ce jour, fait remarquer Pauline Joliot. "En Guyane, on manque d’un observatoire sur les violences. Il en existe un en Martinique. Dans chaque région, il doit y en avoir un pour réaliser des études, faire remonter le nombre de féminicides, recenser les violences, proposer des actions", poursuit-elle dans la Lettre Pro de l’ARS.

Un sujet encore tabou

Souvent en Guyane comme dans l'hexagone, les femmes étrangères sont dans des situations de détresse, et se font connaître. Les autres préfèrent le cacher à leur entourage, et portent rarement plainte. Le sujet est tabou, mais la parole semble se libérer progressivement.

La violence conjugale ne se résume pas aux femmes battues. Il existe de nombreuses formes de violences au sein d'un couple marié, pacsé ou en union libre : violences physiques, matérielles, psychologiques, harcèlement, cyber-violences… Autant d'actes punis par la loi.  

 

Quand on est victime de violences conjugales :

  • Se mettre à l’abri du danger

Si une femme souhaite être mise à l’abri d’un compagnon ou environnement violent, elle peut contacter le 115 et taper 2. L’appel est alors redirigé vers l’équipe du Samu Social, qui pose des questions pour comprendre la situation et proposer une solution adaptée. 
Une mise à l’abri d’urgence est possible pendant 5 jours, partout en Guyane. Ce temps peut paraître court, mais il s’agit avant tout d’une phase d’évaluation des besoins et dangers.

L’association l’Arbre Fromager propose aussi des hébergements d’urgence. Un appartement dans Cayenne peut accueillir une femme et ses enfants pendant 4 à 6 semaines maximum. L’association dispose aussi de 24 places d’hébergement à plus long terme, associées à un accompagnement social et psychologique. L’Arbre Fromager prend en charge 1300 femmes par an

 

  • Alerter la police et la gendarmerie par téléphone

  • Eloigner le conjoint violent

L'auteur de violences conjugales peut être contraint, par les autorités, de quitter le domicile. La loi permet en effet l'éviction du conjoint ou concubin violent. La victime, si elle le souhaite, peut aussi quitter le domicile. Pour éviter que ce départ ne soit reproché à la victime, il faut déposer une main courante au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie. Le fait de subir des violences conjugales peut justifier le départ du domicile.

  • Bénéficier d’un bracelet anti rapprochement

Le bracelet anti rapprochement sert à protéger en tant que victime de violence conjugale, en empêchant le conjoint ou ex-conjoint violent d'entrer en contact physique. Ce bracelet permet de géolocaliser le conjoint ou l’ ex-conjoint. Un système d'alerte se déclenche dès qu’il s'approche. Il est accessible depuis 2021 . A lire ici ⇒ Le bracelet anti-rapprochement en Guyane. 

  • Le téléphone grand danger 

Le téléphone grand danger est un téléphone spécifique permettant à une victime de violences conjugales de contacter directement une plate-forme spécialisée en cas de danger. C'est cette plate-forme qui alertera la police ou la gendarmerie si nécessaire. La victime pourra être géolocalisée si elle le souhaite. Ce téléphone est disponible depuis 2019 sur le territoire. A lire ici ⇒ Un téléphone pour protéger 

  •  Porter plainte

En cas de violences, un délai de 6 ans est possible pour porter plainte. Si les violences conjugales sont fréquentes, elles peuvent être qualifiées de violences habituelles. La peine maximale est alors de : 5 ans de prison et 75 000 €d'amende, en cas d'ITT inférieure ou égale à 8 jours, 10 ans de prison et 150 000 d'amende en cas d'ITT supérieure à 8 jours.

En Guyane, L’Association d’Aide aux Victimes d’Infractions Pénales (AAVIP 973) propose un accompagnement dans ces démarches. Une permanence téléphonique est ouverte du lundi au vendredi, entre 8h et 17h. Elle assure également un accompagnement en cas d'urgence. 
Cette association agréée par le Ministère de la Justice peut aussi orienter les victimes tout au long de la procédure judiciaire. Elle agit en réseau avec les autres acteurs de l’accompagnement des femmes victimes de violence.