C'est au cri de "Allez à la préfecture , les demandeurs d'asile" qu'un cortège de plus de 150 personnes, a démarré à l'avenue de Gaulle à Cayenne pour se rendre à la préfecture.
Depuis le début de sa grève de la faim entamée à minuit le 21 juillet, la maire de Cayenne, Sandra Trochimara a reçu le soutien d'une partie des élus de Guyane. L'édile, après une énième arrivée d'une douzaine de migrants syriens dans le chef lieu demandeurs d'asile, s'était rendu à la rue Arago, en plein centre ville où ces personnes sont déposées et demeurent, faute de logements d'accueil dans des conditions indignes dans la rue jusqu'à ce que des hébergements soient trouvés et que leurs dossiers soient traités.
Sur place, le refus des migrants de partir, les échanges verbaux violents provoqués par l'exaspération des uns et des autres, puis le malaise d'une mère de famille ont déclenché la réaction de la maire de Cayenne excédée par la récurrence de ces situations malgré une décision de justice du Tribunal administratif pour cela cesse.
Dans l'après-midi, le préfet Thierry Queffeclec a justifié son action. Les chiffres montrent qu'il n'y a pas eu d'augmention significative d'arrivée de ces migrants depuis un an. Il est prévu une expulsion avec le concours de la force publique mercredi 27 juillet pour faire suite à la décision du tribunal administratif. Les migrants seront relogés. Il a précisé que Sandra Trochimara était régulièrement tenue au courant de l'évolution de la situation.
Il a aussi souligné qu'en 2 ans, le nombre de logements était passé de 140 à 1000 et le budget alloué de 700 000 euros à 3,4 millions d'euros.
L'action de la maire de Cayenne lui semble un peu forte.
Ce matin la Cimade a réagi dans un communiqué pour condamner la démarche de la Mairie de Cayenne "A rebours des discours stériles, nous appelons à la mise en place de politiques humanistes, pour mettre la dignité, l'accueil et la protection des personnes qui cherchent refuge en Guyane au coeur des politiques publiques, à l'instar du soutien quotidien et souvent discret apporté par des personnes solidaires"
L'association en appelle, notamment, à la réalisation d'un plan cadre organisant l"hébergement de tous les demandeurs d'asile sur le territoire dutrant leur procédure.
Une mobilsation qui porte ses fruits
En fin de matinée après qu'une délégation ait été reçue par le préfet de Guyane, un certaine nombre de décisions jugées satisfaisantes par la maire de Cayenne et les élus qui l'accompagnaient ont été actées : telles, la création d'un centre d'accueil à Régina de 100 places avec la collaboration du maire Pierre Désert, la libération dès ce jour des rues de Cayenne.
Sandra Trochimara n'a pas manqué de souligner et d'afficher sa satisfaction sur la mobilisation des élus pour un sujet prégnant qui concerne toute la Guyane et a annoncé qu'elle m'était fin à sa grève de la faim.