L’autrice guyanaise Françoise James-Ousénie en conférence à Buenos Aires

Françoise James-Ousénie et María Noel Tanaglia
Au début du mois, Françoise James-Ousénie a participé aux premières Journées internationales en langues et cultures dans les environnements éducatifs universitaires, organisées par l’Université Nationale de la Plata, en Argentine. L’autrice guyanaise y était conviée avec la chercheuse uruguayenne María Noel Tanaglia, qui a basé son mémoire de maîtrise sur son roman "La Complainte de la Négresse Ambroisine D’Chimbo".

À entendre Françoise James-Ousénie, l’histoire démarre comme un conte de Noël. « Le 23 décembre 2023, j’ai reçu à mon travail paquet envoyé par l’ambassade de France en Uruguay. Je ne m'y attendais pas. » À l’intérieur, le mémoire de maîtrise en Sciences humains, option littérature latino-américaine, de l’uruguayenne María Noel Tanaglia. Son travail basé sur le roman de Françoise James-Ousénie : la complainte de la Négresse Ambroisine d’Chimbo.

L’autrice et la chercheuse ne s’étaient alors jamais rencontrées. Depuis son pays, l’Uruguay, María Noel Tanaglia explique ses motivations. « J’avais remarqué que les cours de littérature latino-américaine promouvaient une approche critique d'étude comparée des littératures d'Amérique latine, y compris la littérature brésilienne, mais la littérature de Guyane n’y était pas mentionnée. » En ligne, la chercheuse découvre l’ouvrage de Françoise James-Ousénie via le site de la maison d’édition Ibis rouge. « J'ai réussi à acheter mon exemplaire ainsi que le livre de Serge Mam Lam sur l'histoire de D'Chimbo, accédant ainsi au récit intime des origines de la Guyane.»

Je me suis émerveillée devant La complainte de la Négresse Ambroisine D'Chimbo

María Noel Tenaglia

« Guyane : un chaos culturel harmonieux ? »

María Noel Tanaglia présente son mémoire intitulé « Guyane: ¿Un caos cultural armónico? : Historia de desencuentros, literatura de encuentros » (Guyane : Un chaos culturel harmonieux ? Une histoire de désaccords, une littérature de rencontres, ndlr). Elle en fait ensuite une version condensée, publiée en librairie et préfacée par María Leonor Sara,  Directrice du département des langues et littératures modernes à l’université de La Plata (Buenos Aires, Argentine). Elle qui est à l’initiative du colloque où a pris part Françoise James-Ousénie. « Notre colloque, axé sur les langues et les cultures, offrait une opportunité idéale pour l’inviter (…) Nous avons proposé une table ronde spécialement consacrée à la littérature francophone et sa participation a énormément enrichi la discussion en apportant une perspective unique, profondément ancrée dans la diversité culturelle de la Guyane. »

Pour la professeure de Langue et littérature françaises, notre territoire présente un intérêt particulier. « La Guyane suscite mon intérêt en raison de ses dynamiques postcoloniales, de son histoire, ainsi que de ses luttes identitaires, migratoires et de pouvoir. De plus, le lien entre littérature et histoire que Françoise Loe Mie explore dans ses romans retient particulièrement mon attention et celle de mon équipe de recherche. »

Tchisséka Lobelt et Françoise James-Ousénie entourent Maria Leonor Sara, Directrice du département des langues et littératures modernes de l'Université de La Plata

D’autres projets entre l’Argentine et la Guyane

Ce n’est pas la première fois que l’Université de La Plata fait la part belle à la Guyane. « Cette année, au mois de septembre, dans le cadre du Festival  Tintas caribeñas, organisé par l'Institut Français d'Argentine (IFA), la troupe de théâtre de l’École des langues de notre université, dirigée par Daniela Spoto et Romina Balduzzi, a mis en scène la pièce Embarquement Immédiat d’Emmelyne Octavie » poursuit María Leonor Sara. « Pour cet évènement j’ai proposé un dossier pédagogique pour explorer non seulement la langue française à travers la lecture des extraits de la pièce de théâtre en classe de langue, mais aussi de comprendre des réalités culturelles et sociales importantes tout en développant les compétences linguistiques et culturelles des étudiants. Nous avons la volonté de renforcer des liens académiques avec la Guyane ».

De nouveaux projets se dessinent à la suite de cette participation guyanaise, rendue possible grâce à un appui de la Collectivité territoriale de Guyane. « Inviter une autrice guyanaise, comme Françoise James-Ousénie nous a permis d’encourager des échanges académiques et culturels entre les institutions, créant ainsi des opportunités pour des collaborations futures, par exemple, la traduction des œuvres de l’autrice pour le public hispanophone », termine María Leonor Sara.

Lire par ailleurs : La complainte de la Négresse Ambroisine D’Chimbo

Françoise James-Ousénie