Un bien vaste sujet que celui de l’identité guyanaise débattue depuis des décennies sans qu’il y ait eu une définition qui fasse l’unanimité. Une épineuse question relancée avec virulence depuis la tenue du dernier congrès de Guyane le 14 avril et l’adoption d’une résolution sur la représentation des peuples autochtones dans la future collectivité autonome.
Retrouvez ici l’article : Résolution sur la représentation des peuples autochtones : Que contient le texte adopté de justesse par les élus de Guyane ?
Comment rassembler, refonder la relation interethnique, comment faire peuple ? Les trois chercheurs invités, deux historiens et une docteure en langues et cultures régionales ont tenté de faire avancer la réflexion sur ce sujet qui crispe la politique locale.
L’historien Boris Lama a étudié les pays sud-américains, plus particulièrement celui de la Bolivie qui pourrait être un modèle intéressant pour la Guyane :
« Chaque communauté, chaque ethnie a son identité et veut l’affirmer. Tout le monde vit sur le même territoire il est important qu’il y ait une cohésion entre les différentes composantes… L’état de la Bolivie a créé un état plurinational avec toutes communautés mais au-dessus il y a le peuple bolivien. Il revient aux Guyanais de construire leur propre modèle. »
En Guyane où se côtoient plusieurs ethnies, le lien interculturel a été fragmenté par l’histoire et selon la linguiste Mireille Ho-Sack-Wa-Badami, il convient de le rétablir : « On peut parler de l’identité guyanaise à partir de l’histoire en se référant au peuple fondateur pour ensuite parler des identités guyanaises. » Il faut se parler pour trouver des solutions, partager les différentes cultures, se nourrir de toutes ces richesses et avancer.