Portraits de femmes guyanaises
Telles des pépites, Aline Belfort a choisi de mettre en avant les femmes de Guyane. Son dernier ouvrage : Portraits de femmes guyanaises : Nos pionnières dans les métiers à dominance masculine met 30 femmes sous la lumière et à travers leurs récits de vie qui s'étalent sur plusieurs générations, l'auteure nous donne à découvrir l'histoire de notre région. Ces portraits montrent à quel point les Guyanaises ont souvent joué un rôle moteur, ont innové malgré les difficultés pour s'imposer professionnellement dans une société bien plus favorable à la gente masculine.Ce travail de mise en valeur de la femme, l'auteure l'a commencé depuis bien des années, voilà un livre qui s'emporte facilement et peut se lire à tout moment par tranche de 10 minutes, le temps d'une histoire...
Le goût de la dernière mangue
Edith Serotte a une jolie écriture, précise, minutieuse même qui amène tout de suite à l'esprit les images des situations qu'elle décrit. "Le goût de la dernière mangue" est son deuxième roman paru en 2016. Il nous permet de pénétrer l'histoire de trois femmes qui appartiennent à une même famille mais habitent sur des continents différents. La maladie les relie, les rapproche à un instant T. Le récit de la saison des mangues, moment de dégustation d'un fruit presque sacré pour l'une des protagonistes est un tableau vivant dont on se lasse pas :"Les fourmis rouges" édité en 2013 premier romain augurait avec bonheur du talent d'écriture de la jeune femme. Le deuxième ouvrage le confirme.Extrait : "A la saison des mangues, le sac de jute de mon père laissait échapper les précieux fruits sans autres formes de cérémonie. Les mangues jaillissaient dans un cocktail détonnant de senteurs et de couleurs enivrantes. Celles qui étaient arrivées à maturité s'écrasaient sur le bois en projetant des éclats de jus, certaines rebondissaient dans un bruit sourd tandis que d'autres roulaient en tous sens."
Un rêve dans le noyau d'avocat
Moacyr Scliar est un grand auteur brésilien de l'Académie brésilienne des lettres disparu en 2011. Ses livres ont été traduits en 12 langues. "Un rêve dans le noyau d'avocat" est un court récit, un livre jeunesse dit-on, traduit en français par François-Xavier Gérard écrivain et professeur qui souhaitait faire lire cette histoire à ses élèves de Kourou.Mardo jeune brésilien, fils d'immigrés juifs est élevé dans un quartier populaire de Sao Paulo des années cinquante. Son père l'inscrit dans un lycée catholique pour qu'il s'élève dans la société. Le jeune garçon doit faire face, dans cette institution, à l'antisémitisme, à l'intolérance et au racisme social. Toutefois durant ces années lycéennes, il découvrira l'amitié avec un afro brésilien de Bahia et l'amour avec la soeur de celui ci. Ce parcours initiatique est peint dans un style alerte, frais, avec un pointe d'humour qui vous porte au fils des lignes sans interruption jusqu'à la fin de l'histoire.
Extrait : Revenu à la maison il annonça que j'allais changer de lycée. Quand ma mère sut qu'il s'agissait du lycée Padre Juvêncio, elle fit une attaque. Alors que mon père n'était pas un homme très religieux, elle venait d'une famille de rabbins, et elle ne pouvait supporter l'idée de voir son fils dans un lycée goy, non juif. Parce que goy, pour ma mère, c'était synonyme de malignité..."
Comme le dit l'auteur traducteur François-Xavier Gérard en avant propos :
"Au delà des particularités de la société brésilienne du milieu des années cinquante qui est ici décrite, c'est bien un texte à la portée universelle que j'ai eu la joie de traduire, pour le plaisir des lecteurs de tous âges, et surtout, bien entendu, des adolescent qui se reconnaîtront, à un moment ou à un autre, dans les personnages de Mardo, Carlos ou Ana Lucia."