Un taux de prévalence deux fois supérieur à celui de l’hexagone
Il faut savoir que l’obésité tue plus que le VIH. En Guyane 30 à 40% de la population est concernée par ce phénomène d’obésité. Un taux de prévalence deux fois supérieur à celui de l’hexagone. Cette maladie est le plus souvent liée à d’autres pathologies qui sont essentiellement le diabète et les accidents cardiovasculaires.Les patients souffrant d’obésité doivent avoir une prise en charge particulière et globale. Au Centre hospitalier de Cayenne, il existe un service spécialisé « Endocrinologie, diabétologie et nutrition » pourvu d’une équipe pluridisciplinaire pour répondre à ces besoins. La cheffe de service, l’endocrinologue Nadia Saba, souligne : il faut une volonté sur tout le territoire des instances à mettre en route des plans de lutte contre l’obésité.
La mal bouffe le lit de l’obésité
Pour Mikaël Massicard, docteur spécialiste en nutrition et porteur du projet CSO, Centre spécilaisé de l'obésité : la mal bouffe est le lit de l’obésité. Il faut un changement de comportement.Le Dr Nadia Saba rappelle :
L’activité physique est la base pour éviter d’être en surpoids en plus de l’équilibre alimentaire. Celui qui fait des efforts physiques régule ensuite son alimentation. Les communes doivent mettre en place des plans santé.
Le centre spécialisé de l’obésité, un outil indispensable
Sur tous les territoires de France, il existe des CSO, centres spécialisés de l’obésité. Ils ont des budgets alloués par le ministère de la santé pour déployer des outils de prévention primaires et secondaires pour prendre en charge les patients en surpoids ou obèses. Ils ne dépendent pas forcément du budget hospitalier. Il n’y en pas en Guyane et en Corse. Il est très important d’en obtenir un.
Normalement, un tel centre devrait voir le jour en Guyane avant la fin de l’année 2020, annonce Nadia Saba.
Un CSO pour la prise en charge de l’obésité dans sa globalité
En face : des lobbies alimentaires avec des produits riches en sel, sucre et graisse qui créent une appétence voire une dépendance, une addiction très forte, en somme un cercle vicieux dont on se sort difficilement. Donc, avec une équipe pluridisciplinaire, le suivi se fait avec le médecin traitant, un spécialiste en endocrinologie, un psychologue, un spécialiste nutritionniste, une diététicienne et un coach en activité physique adaptée. Cela est essentiel pour la prise en charge efficace du patient qui seul, ne peut y parvenir. Car l’obésité est une maladie multi factorielle pour laquelle iI est important de commencer la sensibilisation dès le plus jeune âge et d’avoir une prise en charge familiale. Par ailleurs, l’aspect psychologique est très important. Souvent, les patients ont eu des traumatismes dans l’enfance. Il faut donc aussi, dans le processus d’amaigrissement, un accompagnement psychologique.
Obtenir la multiplication des parcours de santé
L'obésité, un facteur de comorbidité grave
Sur cette crise coronavirus, l'obésité a souvent été associée aux différents facteurs responsables d'une multiplication de décès.Actuellement, en Guyane, alors que la crise sanitaire due au Covid s'est accélérée, prenant un aspect de plus en plus dangereux pour la santé de la population, l'ARS souligne la jeunesse des patients hospitalisés, entre 15 et 45 ans, souvent des hommes et surtout, souvent des personnes en surpoids. Plus que jamais, les comportements alimentaires doivent changer.
L’objectif 2020 est de faire aboutir le projet CSO et de mettre en place un parcours territorial de la prise en charge des patients obèses, avec des parcours médicalisés et de chirurgie bariatrique pour les patients candidats à la chirurgie afin de pouvoir les accompagner correctement sur le territoire.