L’ordonnance a été rendue ce lundi 14 août sous le numéro 2301569 et elle fera sans doute date. Le juge des référés du tribunal administratif de la Guyane autorise la mairie de Cayenne à procéder à l’expulsion des occupants de la place Auguste Horth connue sous le nom de la place des Amandiers. La commune de Cayenne peut même en cas de besoin poursuit le communiqué, "solliciter du préfet de la Guyane le concours de la force publique".
Une victoire douce-amère, pour la municipalité de Cayenne, qui se bat depuis des années pour libérer de la pression migratoire ces lieux les plus emblématiques : le site Buzaré, les rues Arago, la place de la Cathédrale et cette fois la place Auguste Horth, petit îlot de tranquillité au cœur de la ville de Cayenne.
En l’espace de deux mois, près de 200 migrants se sont installés, transformant le paysage des traditionnels promeneurs et boulistes, en camp de réfugiés à ciel ouvert. Un lieu qui ne possède pas les infrastructures nécessaires pour accueillir des migrants. C’est surtout ce point qu'a retenu le juge qui justifie l’expulsion des occupants de la place des Amandiers par l’absence de sanitaires, l’insuffisance des poubelles au regard du nombre d’occupants, la dégradation ostensible de l’environnement et la survenance de cas épidémiques.
C’est le quatrième référé déposé pour la libération de sites publics à Cayenne. Je suis mitigée nous prenons acte, il y a des avancées car le tribunal a compris la nécessité de la libération, de la Place des Amandiers compte tenu des requêtes liées à la sécurité, aux nuisances, à l’insalubrité, au manque de toilettes publiques, et aux maladies comme la gale. Cette décision est en lien avec ces différents problèmes d’hygiène. Mais il y a d’autres problématiques tels que l’hébergement, qu'il faut solutionner. La pression migratoire ne va pas cesser.
Laura Hidair maire adjointe de la ville de Cayenne
Un flux sans fin
L’ordonnance a donc été rendue en faveur de la mairie de Cayenne. Les occupants de la place Auguste Horth à Cayenne doivent libérer, sans délai, la place qu’ils occupent sans droit ni titre, sous astreinte de 150 euros par jour de retard. La commune de Cayenne pourra procéder à l’expulsion et, le cas échéant, requérir le concours de la force publique.
Depuis 2019, le nombre de demandeurs d’asile en Guyane a franchi le cap des 2 500 demandes par an et dépasse de cinq fois le ratio national des demandes d’asile par nombre d’habitants. Les camps improvisés de réfugiés sont souvent l'ultime réponse au manque criant d'hébergement pouvant les accueillir dignement.