Rapport sur les carburants : la SARA au "banc des accusés"

Dépot SARA Guyane
Les réactions fusent de partout, du simple citoyen, jusqu’aux acteurs économiques de la Guyane. Le carburant est un poste de dépense important. Mercredi 4 septembre, le gouvernement a dévoilé le contenu du rapport sur la régulation du prix du carburant en Outre-mer. Un document attendu depuis 2022 par les parlementaires de la Guyane. Ce rapport met en lumière, l’activité de raffinage de la SARA, comme facteur principal de surcoût du carburant. Un prix à la pompe, et un rapport qui ne laissent personne indifférent.

Il était attendu depuis 2022, et ce n’est que la semaine dernière que ce rapport sur la régulation du prix du carburant en Outre-mer, est publié. Depuis sa sortie, il suscite de vives réactions, de la part des parlementaires de Guyane, Jean-Victor Castor, Davy Rimane, des spécialistes qui ont travaillé sur le prix du carburant, et dernière réaction en date dimanche dernier, celle de la Sara, qui via un communiqué dénonce, certains points de ce rapport.

Des citoyens qui ne veulent qu’une chose,la baisse du carburant  

Ce matin, à la station-service, toutes les personnes interrogées sont unanimes, le carburant, cela coûte trop cher en Guyane.

Les plus avertis ont suivi l’actualité et ce « fameux » rapport, d’autres sont fatalistes, un rapport de plus, mais leur pouvoir d’achat souffre toujours autant.

Pour mon 4*4 , j’en suis à 150 euros pour mon plein, cela reste cher, une baisse pourrait augmenter mon pouvoir d’achat 

automobiliste

J’ai suivi l’actualité, et ce rapport. Je suis infirmier libéral, s’il y a un monopole, qui empêche la concurrence il faut le briser, car ça coûte vraiment cher, le carburant

infirmier libéral

Un rapport sans "révélations", pour les professionnels 

Dominique Mangal

Pour Dominique Mangal, président de l’UGTR, la publication de ce rapport n’est pas une victoire. Ce document vient uniquement confirmer, selon lui, ce qu’on savait déjà sur la SARA.

C’est une confirmation, de l’opacité qui règne sur la fixation du prix du carburant.  Tout le monde était au courant, avec ce rapport le grand public sera également au courant. Tout le monde s’émeut mais on savait qu’il y avait des coquilles dans ce prix du carburant 

Dominique Mangal

Président de l’UGTR "Union Guyanaise des Transporteurs et Routiers"

 

Je pense que ce n’est pas que la SARA. C’est tripartite cette affaire-là , il s’agit de la collectivité territoriale, de l’Etat, et de la SARA. Qu’ils puissent faire quelque chose que le consommateur lambda et nous professionnels. Qu’on puisse bénéficier d’un coût de carburant qui soit correct, et acceptable.

Dominique Mangal

Président de l’UGTR Union Guyanaise des Transporteurs et Routiers

 

Des prix frappés d’opacité

Olivier Taoumi, a été conseiller spécial auprès du président de la Collectivité Territoriale de Guyane,  Gabriel Serville, jusqu’en 2023. Il a reçu lors de cette fonction, les inspecteurs de l’inspection générale des finances.  Les mêmes inspecteurs chargés de rédiger ce rapport sur « la régulation du prix du carburant en Outre-mer ».

Olivier Taoumi directeur de l'aéroport Félix Eboué au JT Soir du 27 juillet

 

Ces inspecteurs des finances de « haut-niveau », eux-mêmes ne comprenaient pas la détermination des prix. Il y avait des aspects opaques, et bien sûr, le rapport met le doigt dessus. Il reste des éléments composant le prix qui sont inconnus, que la SARA, est seule à connaitre. Je pense que ce rapport a quand même mis le doigt là-dessus"

Olivier Taoumi,

ex-conseiller spécial auprès du président de la Collectivité territoriale

La SARA reçoit des compensations financières très importantes plus de 13 millions d’euros de compensations par an, il faut que le préfet organise une table ronde où la SARA devra baisser le masque et dire voilà comment le prix est composé. Tant qu’on n’a pas , tous les éléments composant le prix on ne peut pas avancer. La sara est en situation de monopole et surtout d’opacité

Olivier Taoumi

L’avis des élus...

Depuis deux ans les élus sollicitaient l’État, pour connaître les conclusions de ce rapport, rendu public mercredi dernier. Ce lundi 9 septembre, les députés de Guyane Jean-Victor Castor, Davy Rimane, et Joëlle Prévot Madère, présidente d’honneur de la CPME Guyane (Confédération des petites et moyennes entreprises), ont donné leurs avis.