Au milieu de la savane des mornes à Macouria, propriété du conservatoire du littoral, Marie Monrolin et Alexandre Mathieu sont à la recherche d’une plante, l’acacia mangium, considérée comme envahissante en Guyane. Les deux ingénieurs agronomes travaillent pour le Gepog (Groupe d’études et de protection des oiseaux de Guyane) qui a pour mission de suivre la présence de l’acacia mangium sur le territoire guyanais.
Marie Monrolin, chargée de projet savanes Gepog revient régulièrement sur le site de la savane des mornes où un chantier d’abattage de 2000 arbres a eu lieu l’an dernier.
« Il y a un an, il y a eu un chantier d’abattage, et comme les graines sont toujours au sol et qu’elles germent petit à petit, on doit venir vérifier si elles ont germé ou pas et les arracher pour essayer de préserver la savane. C’est une plante qui a été introduite pour restaurer les sols ou il y avait des activités minières. C’est donc une plante qui est faite pour pousser très vite et surtout dans les milieux ouverts et les savanes sont propices à l’acacia mangium. Elle va se développer très vite va changer la nature du sol. La savane, c’est un éco système qui est rare et fragile. Si le sol est modifié, les espèces présentes ne vont plus pouvoir pousser comme avant. C’est un impact très important. »
Marie Monrolin Chargée de projet savanes Gepog
Depuis 2019, par arrêté ministériel l’acacia mangium est règlementé en Guyane. Alexandre Mathieu, suit aussi l’évolution de l’acacia mangium dans les savanes de Guyane.
« Depuis 2019, il y a un arrêté ministériel qui empêche de la détenir, de le transporter et de le vendre. Il aime la lumière donc il s’installe dans les savanes mais aussi les bords de route, sous les lignes électriques, dans les champs ou les abattis. C’est là que cela va poser un problème pour les agriculteurs, EDF, les services routiers et les lignes téléphoniques. »
Alexandre Mathieu, Chargé d’études scientifiques au Gepog
Grâce au plan régional de lutte mené contre l’acacia mangium, LIFE BIODIV'M, plus de 5500 arbres adultes ont été abattus, protégeant ainsi plus de 65% des savanes. Un éco système en danger, les savanes ne représentent aujourd’hui plus que 0,2 % du territoire guyanais.
300 espèces de plantes envahissantes ont été recensées en Guyane. L’acacia mangium fait partie des plus plantes les plus invasives.