Il faut remonter à 2004 pour voir aussi peu de lancements du Centre Spatial Guyanais. Mais cette situation avait été prévue par les responsables, à l'instar du président Stéphane Israël :
" Nous sommes dans un moment de transition où Ariane 5 s'arrête et Ariane, Vega s'arrête Vega C arrive. Notre ambition c'est de faire 10 à 11 Ariane 6 par et 5 à 6 Vega par an."
2023 aura donc permis de lancer les 2 dernières Ariane 5. Il faut se rappeler le lancement au mois d'avril de la sonde Juice, chargée d’étudier les lunes de Jupiter. Un voyage de 8 ans pour une fabuleuse aventure qui montre ce que l'Europe peut faire de mieux quand elle travaille à l'unisson.
Et l’Europe aura vu décoller pour la dernière fois une de ses plus belles réussites. Le 117ème exemplaire d’Ariane 5, la fin d’une époque.
Tout comme revoir un lanceur Véga dans le ciel de Kourou après l’échec de Véga C en décembre 2022. Ce modèle est de la 1ère génération, c’est l’avant-dernier et il sauve les apparences alors que son successeur est espéré en 2024.
Mais voilà, quelque mois plus tard, on apprenait que les réservoirs du dernier exemplaire ont été mis à la poubelle par inadvertance. Une mésaventure qui ne plaide pas en faveur d’Avio. Alors que la société a décidé de déposséder Arianespace de la vente des places à bord de ses lanceurs. Une première en Europe.
Qui dit moins de lancements sur la base dit forcément moins d’activité pour beaucoup de sociétés ce qui ne va pas sans perte de postes. Un exercice qui n'est pas facile à maîtriser reconnaît Marie Anne Clair, directrice du Centre Spatial Guyanais :
"On va supprimer 190 postes dont 40 seront des suppressions d'emplois détachés en mobilité. Ce qui n'impacte pas les emplois guyanais de la base spatiale. 150 postes supprimés on espère bien pouvoir accompagner tout le monde. Il n'y aura pas de personnes laissées sur le carreau."
Finalement, ce seront 190 postes en moins sur la base. Des départs négociés individuellement. Aujourd’hui le CSG compte selon le CNES, 1672 employés. Des salariés qui travaillent à la transformation des infrastructures appelées à recevoir des mini-lanceurs et impatients de voir décoller Ariane 6.
La fin de cette année a été marquée par les essais combinés qui laissent espérer un lancement en juin 2024.