"Notre pays est devenu une poudrière. Quand je regarde les images, je ne peux pas m’empêcher d’être triste, je pensais que ça appartenait au passé." C'est sur ces mots que Milakulo Tukumuli, leader de l'Eveil océanien commence son interview dans le journal télévisé de 19h30, le dimanche 31 mars.
Troisième voix
Pour lui, l'objectif premier est de "trouver un accord politique". "Ce que je peux dire qu’aujourd’hui c'est que nous n’avons pas les conditions pour trouver un consensus, un accord, tout le monde n’est pas à la hauteur", ajoute-t-il. Il fustige l'Etat avec des réunions bilatérales et trilatérales qui n'ont pas fonctionné mais aussi les non-indépendantistes qui sont "divisés et incapables de s'entendre".
Dans ce contexte politique, l'Eveil Océanien se présente comme une "troisième voix qui dépasse les clivages, une troisième voix audible." Et d'ajouter : "On est favorable à l’indépendance plus tard mais avec la France". Pour lui, les partis indépendantistes et non-indépendantistes "préparent déjà les provinciales", alors qu'il ne "faut pas se tromper d'objectif".
Dégel du corps électoral
"Moi j’y crois aux discussions locales, je pense qu’on n'est pas loin d’un consensus", lance le président de l'Eveil océanien à propos de la question épineuse du dégel du corps électoral. Selon Milakulo Tukumuli, l'importance est déjà de connaître " le projet politique partagé entre les indépendantistes et non-indépendantistes" avant de répondre à la question du report des provinciales et du dégel du corps électoral. Et de rester optimiste : " je veux croire qu’il y a une sorte de pacte politique qui va se mettre en place (...), qu’on puisse y arriver et qu'avec mes camarades on puisse renaître à la hauteur des enjeux de notre pays."
Pacte nickel : " Sur le fond, il faut sauver les trois usines"
L'Éveil océanien réaffirme son opposition au fait que les Calédoniens doivent "mettre 8 milliards au pot" pour sauver les usines de nickel. "Là, on est formellement opposé, les Calédoniens ne sont pas responsables de ces entreprises, ils ont déjà donné. Le portefeuille des Calédoniens est à bout de souffle", continue Milakulo Tukumuli même si "sur le fond, il faut sauver les trois usines."
Pour lui, si le président du gouvernement Louis Mapou, n'est pas habilité par le Congrès à signer le pacte nickel, le pays risque de rentrer "dans une crise politique".
"Trouver d'abord un accord politique"
Dans le futur, les élus de l'Eveil océanien aimeraient être six à siéger au Congrès et ils se présenteront aux listes provinciales. Mais pour Milakulo Tukumuli, ce n'est pas la priorité pour le moment : "il ne faut pas se tromper de débat, il faut trouver un accord politique d'abord. "