Les Outre-mer rattachées au Premier ministre : "Une bonne chose" pour la Polynésie mais un contexte politique toujours tendu

François-Noël Buffet est un bon choix pour s'occuper des questions ultramarines. C'est ce que pensent unanimement le président Moetai Brotherson, le sénateur Teva Rohfritsch et le député Moerani Frebault. Âgé de 61 ans et père de deux enfants, M. Buffet est un professionnel de la politique. Il a été maire d'Oullins, une petite commune au sud-ouest de Lyon, de 1997 à 2017. Issu des rangs du parti de droite Les Républicains, sénateur du Rhône depuis 2004, François-Noël Buffet préside la Commission des lois du Sénat depuis 2020. Conservateur, il a participé aux manifestations anti mariage pour tous en 2013.

"Un ministre qui connaît déjà les Outre-mer" souligne le président, "un homme de convictions et qui a beaucoup d'écoute. C'est un homme de dialogue et quelqu'un de très compétent puisqu'il est président de la commission des lois (...). C'est l'un des plus importants postes au Sénat aux côtés de Gérard Larcher. C'est une personnalité très forte qui a été nommée là et je l'espère influente. En tout cas, nous avons eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui, Lana et moi" détaille Teva Rohfritsch.

C'est un homme de dialogue et quelqu'un de très compétent puisqu'il préside la commission des lois.

Teva Rohfritsch, sénateur polynésien

Ce qui réjouit davantage les politiciens locaux, c'est le rattachement des Outre-mer au Premier ministre. "C'était déjà une certaine évolution quand nous étions rattachés au ministère de l'Intérieur. Maintenant on monte encore d'un grade. Le fait que le Premier ministre garde un œil attentif sur l'Outre-mer, c'est un très bon signal" avance le député Moerani Frebault.

Le fait que le Premier ministre garde un œil attentif sur l'Outre-mer est un très bon signal.

Moerani Frebault, député polynésien

Deux mois après la dissolution de l'Assemblée nationale, le gouvernement est enfin nommé. Mais le contexte politique reste très tendu. La gauche prévoit déjà de déposer une motion de censure, un "premier test pour ce gouvernement. On verra si cette censure passe ou pas" lance Moetai Brotherson qui devrait rencontrer son ministère lors de son prochain déplacement à Paris, début octobre. 

La motion de censure de la gauche sera le premier test pour ce gouvernement.

Moetai Brotherson, président de la Polynésie

Tout peut encore basculer puisque les trois blocs (gauche, droite et centre) s'opposent toujours. La nomination des 39 ministres, ministres délégués et secrétaires d'Etat "n'a pas changé les équilibres à l'Assemblée nationale. La situation va perdurer tant que l'Assemblée nationale a cette configuration-là. Est-ce qu'un renversement de la situation doit être attendu pour le début de la session ? Je ne pense pas. Tant que les deux blocs s'opposeront, je pense que le bloc central va continuer à gouverner dans des conditions très difficiles" déplore Teva Rohfritsch. 

La nomination du nouveau gouvernement n'a pas changé les équilibres à l'Assemblée nationale.

Teva Rohfritsch, sénateur

Quoi qu'il en soit, Moerani Frebault se tient prêt à faire avancer ses dossiers à l'Assemblée nationale, avec notamment le coût de la vie qui lui tient particulièrement à cœur. "On a pas mal de sujets à évoquer : la baisse concernant le budget de l'Outre-mer, le programme 123 de la DGOM. Je prévois de rencontrer dans quelques jours le ministre de l'Outre-mer avec éventuellement mes collègues parlementaires s'ils sont revenus à Paris pour qu'on puisse se battre non seulement pour maintenir nos crédits mais aussi pour obtenir de vraies avancées sur les domaines dans lesquels on s'est engagés pendant la campagne" précise le député marquisien.