Autour de la table, des visages graves. Le "collectif du 5 janvier" s’est adressé aux médias par une conférence de presse, ce vendredi, à Nouméa. Il réunit le “Syndicat des rouleurs pays” et le “Syndicat des rouleurs et du BTP”. Au cœur de la colère qui gronde, la revalorisation de la grille tarifaire qui régit le transport des matières. "Depuis trente ans, ça n’a jamais évolué. À l’heure actuelle, le prix du marché est toujours le même, 6 500 F [l'heure de roulage]", déclare Christophe Ramadi, qui préside le Syndicat des rouleurs et du BTP.
Avec tout ce qui a augmenté (les pneus, le gasoil, les assurances, les prix des engins…), j’estime qu’on doit être revalorisés.
Christophe Ramadi, président du syndicat des rouleurs et du BTP
Vœu au Congrès
Les rouleurs se jugent lésés : ils pensent répondre à certains marchés mais encore faut-il que les règles soient adaptées, disent-ils. Pour cette raison, ils annoncent avoir demandé, à travers un vœu au Congrès, que les travaux sur la grille tarifaire soient intégrés par l’ensemble des opérateurs de la commande publique. "Le code des marchés publics est dimensionné pour que certaines entreprises puissent y répondre", dit Anthony Lecren, qui dirige le collectif. "Nous, on dit que ce n’est pas forcément adapté au tissu productif local, aux entreprises locales."
Il y a une histoire de dimension, une histoire de moyens à mobiliser et une histoire de réglementation qu’il faut adapter à nos réalités.
Anthony Lecren, président du collectif 5 janvier
Un contexte critique
Pour le collectif, eu égard à la situation critique que traverse le pays, il est urgent de trouver des solutions pérennes, afin que les entreprises locales puissent véritablement capter les marchés publics. À défaut, il envisage de lancer un plan d’actions gradué afin de se faire entendre. Comme une mobilisation sur le terrain, dès la semaine prochaine.
Le reportage de Thérèse Waïa et Thierry Chapuis