4 ex-cadres administratifs antillais s'indignent contre la violence subie par le directeur du CHU de Guadeloupe

Christian Ursulet, ex Directeur Général de l'ARS Martinique / Pierre Reinette, ex DG des services du Conseil Général de Guadeloupe / Henri Yacou, ex DG de la CGSS de Guadeloupe / Frédérique Fanon-Alexandre, ex DG à l'ancien Conseil Général de Martinique.
Dans une tribune commune rendue publique le 7 janvier 2022, Frédérique Fanon-Alexandre, Henri Yacou, Pierre Reinette et Christian Ursulet condamnent "sans détour et avec force", l’agression du Directeur Général du CHU de Pointe-à-Pitre, Gérard Cotéllon. "La violence physique dans le cadre du travail sous toutes ses formes, est et doit être un interdit absolu pour aujourd’hui et pour demain, si nous voulons avoir des dirigeants et cadres à haut potentiel".

Cette déclaration à huit mains, fait suite aux agressions physiques subies par le Directeur Général du CHU de Guadeloupe le mardi 4 janvier 2022. Gérard Cotéllon et un de ses collaborateurs ont été frappés par des manifestants hostiles à l’obligation vaccinale, après avoir été séquestrés.

Cet acte violent a suscité l'indignation de 4 chefs de service antillais retraités, qui, dans un texte commun, dénoncent très fermement un épisode jugé "lâche". Les signataires sont Christian Ursulet - ex-Directeur Général de l’Agence Régionale de la Santé en Martinique -, Pierre Reinette - ex DG des services au conseil général de Guadeloupe -, Henri Yacou - ex DG de la CGSS de Guadeloupe - et Frédérique Fanon-Alexandre - ancienne DG de l’ex conseil général de Martinique.  

Cet acte de Groupe ne peut être une méthode de négociation car il est lâche, et au-delà du caractère odieux de la méthode, il est choquant de voir des Antillais vouloir lyncher leurs propres frères sur leur lieu de travail. De plus il est contre-productif quant au but recherché (…). Nous déplorons l’aveuglement des auteurs et des commanditaires de ces agressions qui savent pertinemment que Gérard Cotéllon, fonctionnaire des Hôpitaux, n’est ni le décideur, ni l’autorité principale, ni le centre du pouvoir sur place, ni le législateur à l’origine des mesures à mettre en œuvre.

Les signataires

"Garantir les libertés, les droits, le respect, la démocratie et la responsabilité"  

Les auteurs condamnent "tous les actes de violence, menaces, chantage etc…"  qui visent soulignent-ils "à intimider et à décourager tous les Guadeloupéens et Martiniquais qui étudient, se forment, briguent des concours, suivent de grandes écoles".

L’objectif est d’occuper des postes de haut niveau dans le public ou le privé, postes jusque-là réservés strictement à des candidats non originaires de nos territoires. Nous déclarons que ces actes inacceptables sont autant de coups portés à la construction patiente et collective de nos sociétés de demain, qui doivent garantir les libertés, les droits, le respect, la démocratie et la responsabilité. Ce sont des coups portés également aux parcours de tous ceux (dirigeants/cadres /experts etc…) qui dans nos pays et depuis toujours, nous ont montré le chemin en œuvrant à la reconnaissance et au respect de nos compétences et expertises, en Guadeloupe comme en Martinique.

Frédérique Fanon-Alexandre, Henri Yacou, Pierre Reinette et Christian Ursulet

"Dialogue" et "raison"

Les 4 ex-dirigeants administratifs demandent aux parties de "faire preuve d’intelligence situationnelle, pour retrouver les voies du dialogue et de la raison", car "dans toute négociation il y a toujours un début et obligatoirement une fin" ajoutent-t-ils, avant de conclure leur tribune.