Mobilisation du personnel du CHU, pour dire "NON aux violences contre le système de santé de Guadeloupe"

Le Pr Pascal Blanchet, président de la CME du CHUG, a pris la parole face aux personnels rassemblés - 07/01/2022
Les personnels du CHU de la Guadeloupe, tous corps de métiers confondus, se sont rassemblés, dans le hall de l'hôpital, ce vendredi matin. Une courte mobilisation pacifique, de 7h30 à 8h30, pour dénoncer les "violences contre le système de santé de Guadeloupe" et les pressions qu'ils subissent.

Ce n'est qu'hier après-midi que les personnels du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe (CHUG) ont décidé de marquer le coup, après l'agression de leur directeur générale et de son adjoint, mardi dernier, mais aussi après les actes d'intimidation et les pressions diverses dont ils disent faire l'objet, depuis plusieurs semaines, dans le contexte de contestation sociale de l'obligation vaccinale et de grève menée par l'Union des travailleurs de la santé (UTS-UGTG), au sein de l'hôpital.

C'est ainsi que ce vendredi 7 janvier 2022, de 7h30 à 8h30, les médecins, infirmiers, personnels techniques, logistiques et administratifs en fonction (donc vaccinés) se sont rassemblés, dans le hall de l'établissement, pour dire "NON aux violences contre le système de santé de Guadeloupe".

Tract distribué par les personnels du CHU, ce vendredi matin - 07/01/2022

Près d'une centaine d'acteurs du CHU a tenu à participer à cette mobilisation pacifique. Le but était bel et bien d'appeler à l'apaisement.

Les conditions actuelles ne sont pas tolérables. On ne travaille pas dans de bonnes conditions. Nous, on est là avant tout pour les patients, pour leur venir en aide, pour soigner les gens. Se faire agresser... les évènements récents avec le directeur, c'est un peu la goutte d'eau...

Pauline Sesini, interne au CHUG

Je suis là pour la santé, parce que je suis un soignant. J'estime que la santé est un tout et que tous les aspects sont à considérer dans la non-violence, dans le calme et la sérénité.

Jean-Claude Suédois, cadre supérieur infirmier anesthésiste au CHUG

Ce qui est important, pour moi, c'est vraiment qu'il y ait une prise de conscience de l'ensemble du personnel, sur certains agissements qui sont intolérables, au sein d'un établissement hospitalier, même d'ailleurs partout. On ne peut pas accepter les insultes, d'être molesté et en arriver, comme mardi, à des coups sur notre représentant, notre directeur général. Donc il faut dire non au moindre comportement déplacé, envers nous. On a des problèmes, l'établissement a des problèmes, comme tout établissement. Donc le dialogue doit être maintenu, avec les représentants du personnel. Mais cela doit se faire dans le respect et pas par la violence, quelle qu'elle soit.

Philippe Labordage, directeur service technique et Sécurité du CHUG

En s'attaquant aux directeurs, ce n'est pas uniquement ces personnes qui sont touchées, mais l'ensemble du système hospitalier. Il y a une situation de tension, de violence, qui plane depuis des semaines, des mois (...). On sent une tension qui règne quand on rentre dans l'hôpital. On reste quand même vigilants, quand on voit des manifestants assez virulents. On est au courant de tout ce qui s'est passé. C'est vrai qu'on a une certaine crainte.

Mathys Sitcharn, Interne en réanimation au CHU

Rassemblement des personnels du CHUG - 07/01/2022

Le président de la Commission médicale d'établissement (CME), le Professeur Pascal Blanchet, a pris la parole, face aux personnels. L'occasion de s'insurger, une nouvelle fois, contre les coups portés à Gérard Cotellon et Cédric Zolezzi, dirigeants du CHU.

C'est quelque-chose de très très fort et que, personnellement, en 22 ans de présence ici, je n'avais pas connu (...).

Pr Pascal Blanchet, président de la CME du CHUG

Pr Pascal Blanchet, président de la CME du CHUG ©Gessy Blanquet - Guadeloupe La 1ère

Les employés du CHUG travaillent à flux tendu, du fait des nombreuses absences enregistrées, alors que la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19 a bel et bien débuté, dans l'archipel.

La crainte de la communauté médicale est qu'aucun jeune n'accepte de venir faire leur internat, dans cet hôpital universitaire, et que les médecins et soignants fuient ce site, dont la réputation est largement ternie, désormais.