En France le vote des femmes arrive tard par rapport à d’autres pays dits développés. Les femmes de la Nouvelle Zélande votent depuis 1893. En Europe, les Finlandaises votent depuis 1906.
Après la première guerre mondiale, les tentatives de faire voter les femmes françaises n’ont pas abouti.
À l’époque, les femmes avaient le même statut que les mineurs. Elle n’avait pas de légitimité dans la société.
En 1944, le Général de Gaulle a finalement autorisé le vote de la femme. Elles pouvaient aussi être candidates aux élections.
Pendant la guerre, les femmes avaient travaillé aux côtés des hommes. Elles ont lutté dans la Résistance.
L’argument selon lequel elles n’étaient pas capables, ne tenait plus.
À cause de l’occupation Nazi, les Françaises ont finalement voté pour la première fois en avril 1945.
La femme toujours minoritaire dans le paysage politique
En 2007, la loi sur la parité a été votée pour favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.
Malgré cela, à l’Assemblée Nationale elles ne représentent que 37% des élus.
À la Martinique, ces dix dernières années, les femmes ont fait un bond considérable dans le paysage politique mais le territoire est dominé par les hommes.
Sur les 34 communes de la Martinique, seules 6 femmes sont à la tête d'une mairie.
Les 4 députés sont des hommes. Des deux élus au Sénat, Catherine Conconne est l’unique sénatrice de Martinique.
Et pourtant, les femmes sont majoritaires sur les listes électorales. Selon les chiffres de l’Insee de 2022, elles représentent 61% des 268.000 personnes inscrites.
Taux d'abstention record
En 2022, aux élections présidentielles et législatives, La Martinique a enregistré le taux d’abstention le plus fort des régions et des territoires de France.
Les femmes ont voté plus que les hommes. 67% des inscrites se sont déplacées au moins pour un tour de scrutin contre 56% des inscrits.
Selon Rita Bonheur, présidente de l'UFM (Union des Femmes de Martinique) les femmes manifestent une défiance par rapport la politique française.
À quoi bon voter si rien ne change ? Les gens dans la galère ont d’autres préoccupations. Le chômage, les enfants et des revenus insuffisants.
Rita Bonheur, présidente de l'UFM (Union des Femmes de la Martinique)
Le taux de pauvreté à la Martinique est l’un des plus élevés de France. 36,7% de la population (des familles monoparentales, majoritairement les femmes) vit sous le seuil de pauvreté.
Selon Rita Bonheur, il y a également un dégoût envers certains acteurs politiques. Le changement de la société ne passe pas forcément par le vote.
Les mobilisations dans la rue sont souvent plus efficaces pour faire réfléchir les élus.
Rita Bonheur.