Après les élections, le Venezuela est toujours sous tension

La chef de l'opposition Maria Corina Machado, en bas à droite, brandit un drapeau national vénézuélien, lors d'un rassemblement pour protester contre les résultats officiels qui ont déclaré le président Nicolas Maduro vainqueur de l'élection présidentielle.
Le Venezuela est toujours dans l’impasse. Ces derniers jours les partisans des deux camps ont chacun défilé dans les rues de Caracas pour revendiquer leur victoire au dernier scrutin présidentiel. L’opposition dit mener un combat pour la démocratie, et les "chavistes" dénoncent quant à eux l’ingérence de gouvernements fascistes et impérialistes.

Plus d'une vingtaine de jours après le scrutin contesté, les manifestants sont dans toujours la rue. Les partisans du pouvoir chaviste, et bien sûr l’opposition menée par Maria Corina Machado. Les feuilles de pointage exhibées par des manifestants sont, selon eux, la preuve que c’est bien leur candidat Edmundo Gonzalez qui a récolté le plus de votes.

Des partisans de l'opposition brandissent les feuilles de décompte des voix.

C'est le moment d'encaisser et qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que chaque vote doit être respecté. Il n'y a rien au-dessus de la voix du souverain et le souverain s'est exprimé au Venezuela le 28 juillet.

Maria Corina Machado, chef de l'opposition (17 août 2024)

L’opposition peut compter sur le soutien de 22 gouvernements. Réunis en République Dominicaine à l’occasion de la cérémonie d’investiture de Luis Abinader. Tous se veulent défenseurs des principes démocratiques, mais certains très à droite comme l’Italie, l’Argentine ou la République dominicaine permettent à Nicolas Maduro d’avancer sa rhétorique anti-fasciste dans une manifestation baptisée "marche pour la paix".

Nous sommes confrontés à des gens pervers et fascistes. Vous comprenez bien ce qu'est le fascisme. C'est de la haine, de l'intolérance transformée en violence. C'est pourquoi je soutiens de toutes mes forces ce que le peuple fait avec l'Assemblée nationale et je demande que soit votée très rapidement la loi contre le fascisme, le néofascisme et les crimes de haine.

Nicolás Maduro, président du Venezuela

La ligne de fracture géopolitique est assez claire, car de l’autre côté de l’échiquier international, la Russie, l’Iran et la Chine soutiennent le gouvernement de Nicolás Maduro.

À ceux qui lui demandent de publier les procès-verbaux de l'élection, il se contente de répondre par une saisine de la Cour suprême de justice du Venezuela.

Des magistrats sont chargés d’évaluer les résultats de l’élection grâce aux milliers de documents du Conseil national électoral. Une initiative qui a peu de chance d’évacuer les soupçons de fraude, ces organes étant de toutes les façons réputés proches du pouvoir.