Des "réparations à la hauteur du crime", c’est en substance le message délivré dans la déclaration collégiale d’une trentaine d’associations, d’organisations politiques et de personnalités martiniquaises.
Ces dernières comptent de nouveau se faire entendre par le gouvernement, à la suite du non-lieu judiciaire prononcé dans le dossier lié aux conséquences sanitaires de l’utilisation des pesticides et de la chlordécone en particulier, dans les cultures antillaises durant des années.
Toutes ces personnes mobilisées pour dire encore une fois "non au non-lieu", lancent du 22 au 28 octobre 2023, le Gaoulé "Simenn Matinik Doubout" (semaine Martinique debout).
"Exigence de respect"
Si cet appel collectif (présenté à la presse samedi 14 octobre à la maison des syndicats à Fort-de-France), reste à ce jour imprécis quant à la forme que prendra cette mobilisation de 7 jours en dehors des débats prévus, sur le fond en revanche, le message à l’endroit de l’Etat est très clair.
Le non-lieu et les atermoiements du gouvernement ne passent pas. Colère, indignation, détermination, exigence de respect restent intacts dans le peuple (…). La revendication d'une véritable loi-programme par laquelle l'État français s'engage clairement et de manière concrète à mettre effectivement en œuvre les réparations à la hauteur du crime, de l'écocide et des dégâts qu'il a causés, est aujourd'hui générale.
Les signataires du Gaoulé "Simenn Matinik Doubout"
Le collectif doit se retrouver "au coude à coude avec la Guadeloupe engagée dans le même combat". Mais plus généralement, ce sont tous les antillais vivant dans les deux îles et ceux de la diaspora qui sont invités à défendre cette cause de santé publique.
"Ouvriers agricoles, jeunes, personnes âgées, marins pêcheurs, paysans, aquaculteurs, artistes, employés, chômeurs, population en général, nou tout konsernés" (nous sommes tous concernés).
Constitution de partie civile à Paris ?
Il y a de l'espoir, nous avons la possibilité, vous avez la possibilité de vous constituer partie civile devant la cour d'appel de Paris. C'est une opportunité qu'il faut saisir à tout prix pour que le gouvernement français nous entende et que nous ayons un procès, que justice soit faite et que nous obtenions des réparations. À côté de cette procédure pénale, il y a aussi des procédures devant le tribunal administratif et devant le fonds d'indemnisation des victimes de pesticides, qui doivent être également menées en parallèle. Nous les avocats du barreau de Fort-de-France nous soutenons cette mobilisation.
Virginie Mousseau, avocate au barreau de Fort-de-France(au micro de Ronan Bonnec)
Pour plus de détails sur le déroulé de ce Gaoulé "Simenn Matinik Doubout", cliquez⇒ ICI.