"Nous sommes là pour dire que nous existons !" C’est presque un cri de désespoir que lance Lucienne Page, la représentante des "petits agriculteurs " du Nord.
Habituellement, ces maraîchers viennent au marché de gros de Dillon pour vendre leurs produits, mais ce matin (5 février), ils sont une dizaine mobilisée devant la structure de vente. Ils sont déterminés à se faire faire entendre. Ils estiment ne pas être traités comme les "gros exploitants" agricoles qui bénéficient entre autres, des plans d'urgence de l'État.
Nous avons également besoin de techniciens, de gens qui peuvent nous accompagner sur nos exploitations pour nous aider à cultiver nos champs pour vivre décemment.
Lucienne Page, Association Défense des Intérêts des Petits Agriculteurs du Nord (DIPA)interrogée par Franck Zozor
Des petits exploitants à bout
"Vivre décemment", pour les membres de DIPA, c'est une priorité. Certains avouent ne pas pouvoir vivre de leur récolte et "font des jobs pour survivre et payer leur facture". "Acheter les intrants pour leur terre et payer les labours sont autant de dépenses qu'ils ne peuvent assurer".
Ces petits agriculteurs estiment qu'ils sont en "difficulté depuis la crise sanitaire du COVID". Leur situation ne s'est pas améliorée. Ces maraîchers subissent selon eux, la concurrence déloyale des produits de la Caraïbe. Ils demandent un contrôle plus strict des produits importés.
La réponse du Gouvernement attendue
Des revendications qui vont dans le même sens que celles déjà exprimées sur la plateforme des agriculteurs, envoyée par la CTM au Premier ministre. Elles ont également été évoquées au cours de la rencontre entre le préfet et une délégation d'agriculteurs le 30 janvier dernier.
Le gouvernement devrait donner des réponses à la colère des agriculteurs pendant le salon de l'agriculture le 24 février.