Conflit aux vedettes tropicales : les usagers se mobilisent pour réclamer la reprise du transport maritime

Les bateaux des vedettes Tropicales sont à quai depuis le 26 février
Voilà plus de 20 jours que les Vedettes Tropicales de Martinique sont à quai. Depuis le 26 février, les salariés de l'entreprise sont en grève et réclament des améliorations de leurs conditions de travail et de sécurité. Les négociations sont au point mort et les milliers de passagers qui utilisaient les navettes pour se déplacer sont lourdement pénalisés, tout comme les commerçants qui ont vu leur chiffre d’affaires diminuer. Ils envisagent de se mobiliser.

L'ultimatum donné par l'Association des Usagers des Transports Maritimes de Martinique (AUTMM) est arrivé à son terme. Réuni en solidarité avec les employés des Vedettes Tropicales le 9 mars dernier, le représentant de l'AUTMM, Serge Sainte-Rose, est prêt à passer à l'action pour que les négociations commencent et permettent la reprise des rotations des Vedettes Tropicales, à quai depuis le 26 février. Les représentants des usagers sont toujours en attente d'un échange avec Martinique Transport. Ils précisent que leurs courriers sont restés sans réponse et que leur mobilisation est devenue inévitable face "à ce silence radio de l'autorité de transport".

Nous voulons qu'un service minimum soit mis en place, comme il est précisé dans le contrat de la Délégation de Service Public (DSP). Nous voulons aussi savoir comment sera organisée la prochaine DSP. Il y a trop d'incohérences dans celle qui est appliquée

Serge Sainte-Rose, représentant de l'AUTMM.

"On ne peut pas attendre la reprise de la DSP et laisser le conflit perdurer", insiste Manuela Amable Potiron, représentante des usagers des transports. Elle estime que les conséquences de ce conflit se répercutent sur le transport terrestre déjà saturé.

Des négociations toujours au point mort

Les grévistes des Vedettes Tropicales se sont rendus lundi 18 mars à la CTM pour rappeler qu'ils sont toujours mobilisés et souhaitent que les négociations commencent. Depuis leur rencontre infructueuse la semaine dernière avec Charles Conconne, le patron des Vedettes Tropicales, ils restent dans l'expectative.

La plateforme de revendication comporte 10 points de négociation, auxquels la direction de l'entreprise estime ne pouvoir répondre sans l'aide de Martinique Transport, l'autorité unique organisatrice des transports et de la mobilité en Martinique. Cette autorité "a transmis un courrier précisant qu'elle travaille sur le dossier". La direction des Vedettes Tropicales espère avoir des réponses sous peu.

Comme j'ai dit au syndicat, rien ne vous empêche de reprendre le travail en attendant la proposition de Martinique Transport

Charles Conconne, Directeur général de la Compagnie Martiniquaise de Navigation

Piquet de gréve devant les locaux des Vedettes Tropicales (8 mars 2024)

Les grévistes veulent des garanties

Toujours mobilisés, devant l'entreprise au Quai Ouest de Fort-de-France, les grévistes attendent des "retours constructifs et une rencontre organisée pour commencer à négocier". Ils ne souhaitent pas reprendre le travail, ni mettre en place un service minimum "tant qu'il n'y aura pas de garanties concernant leur plateforme de revendications". "Nous avons l'impression d'être entendus, mais pas écoutés," insiste Lhory Fradini, cheffe mécanicienne gréviste syndiquée à la CGTM.

Nous soutenons totalement la démarche des usagers, ils sont en droit de réclamer la continuité d'un service public. Nous rencontrons aussi des difficultés, il y a trop longtemps que nous souffrons aussi. Nous ne faisons pas grève par plaisir

Levy Lecolas, gréviste des Vedettes Tropicales.

Paradoxalement, si la situation semble bloquée, les grévistes restent confiants dans l'issue de ce conflit social. Ils attendent des avancées de la part de Martinique Transport sur l'ensemble de leurs revendications.
Pour eux, la mobilisation des usagers est un moyen de pression supplémentaire pour aboutir rapidement à la fin de cette grève, dont les conséquences s'aggravent au fil des jours.