Crash du 16 août 2005 : la justice rendra sa décision dans cinq mois

La chambre de l’instruction a examiné mardi et mercredi (15-16 ma)i l’appel formulé par les familles des victimes du crash de Maracaïbo après le non-lieu prononcé par les juges d’instruction. Les juges rendront leur décision d'ici cinq mois. 
Justice, vérité, deux mots simples appelant des décisions complexes.

Justice, c’est ce que réclament les 900 membres des familles des 152 victimes du crash de Maracaïbo. Qu’il leur soit rendu grâce d’attendre depuis bientôt treize longues années l’épilogue de ce drame.

Vérité, c’est ce que réclame le pays entier, fortement choqué par une catastrophe aérienne qui aurait pu être évitée. Qu’il nous soit démontré qu’une chaîne de responsabilité a entraîné l’affreux accident d’avion, l’un des pires drames jamais vécus en Martinique.

Des réponses


Mais voilà, la justice peut-elle tout le temps rendre justice ? N’est-elle pas parfois incapable de démêler le vrai du faux ? Est-elle toujours impartiale et juste ? La décision des magistrats permettra-t-elle aux familles de tourner la page, de faire leur deuil ?
Les magistrats de la Cour d’appel pourront-ils résister à cette pression ? Ils ont la lourde responsabilité soit de déjuger leurs confrères ayant classé le dossier sans suite, soit de demander la poursuite de l’enquête. La décision sera connu dans cinq mois. 

Les juges ont la responsabilité de démontrer que ce "scandale judiciaire" selon le mot de l’un des avocats des plaignants, le bâtonnier Raphaël Constant, n’en est pas un. Et que les justiciables peuvent encore croire à l’institution judiciaire, même quand elle a des doutes, même quand elle trébuche.

Car en face de cet anonyme palais de justice, il y a des femmes et des hommes dont certains ne peuvent pas trouver la sérénité tant que la vérité ne sera pas sue, toute la vérité. Le non-lieu prononcé en première instance a été reçu comme une gifle. Non seulement par les familles, mais aussi par le pays tout entier.
Justice, vérité, deux mots simples résonnent désormais dans le ciel de Martinique.