Des embouteillages conséquents sur les routes de Martinique dès le lever du jour ce lundi 15 novembre 2021, à cause de 4 opérations escargot organisées par plusieurs secteurs professionnels. Les convois des grévistes mobilisés pour dire "non à l’obligation vaccinale" (comme indiqué sur les tracts en circulation sur les réseaux sociaux), sont partis de Trinité, de Bellefontaine, du François et de Rivière-Salée.
Cette action baptisée "opération konverjans" est notamment conduite aux côtés de l’intersyndicale de la santé, par des personels municipaux, des taxis de places ou encore des sapeurs-pompiers professionnels, volontaires, ainsi que des personnels administratifs et techniques spécialisés du STIS (Service Territorial d’Incendie et de Secours de la Martinique).
RDV à l’Agence Régionale de la Santé
Outre la forte perturbation de la circulation occasionnée par cette journée de grève générale selon la volonté des syndicats, des palettes et des pneus ont été installés à l'entrée du port à la Pointe-des-Grives à Fort-de-France. Des établissements scolaires et le service de cantine sont aussi perturbés dans la capitale.
Par ailleurs, d’autres revendications sont venues se greffer au mot d’ordre du jour, telles que la vie chère et les prix des carburants. Les organisations mobilisées ont ensuite organisé un rassemblement devant l’Agence Régionale de la Santé, afin de se faire entendre une nouvelle fois.
Cette énième manifestation intervient au lendemain d’un courrier du Gouvernement (en date du 14 novembre 2021), indiquant que "l’effectivité de la fin de la gratuité générale des tests et de l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé est décalée au 31 décembre 2021, concomitamment à la fin de l’état d’urgence sanitaire sur le territoire" et que "l’obligation vaccinale (schéma vaccinal complet) sera exigée pour les personnels de soins à la même échéance du 31 décembre 2021. Les personnels devront donc pouvoir justifier d’une première injection vaccinale avant le 6 décembre 2021".
Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, et son collègue des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, avaient missionné le 30 octobre dernier, Danielle Toupillier, ancienne directrice générale du centre national de gestion (CNG), accompagnée du Docteur Emmanuel Gordien, virologue à l’hôpital Avicenne, et de Léandre Beauroy, directeur du travail à la Préfecture de la Martinique, "aux fins de mener une médiation avec les personnels du CHU de Fort-de-France opposés à l’obligation vaccinale des professionnels de santé".
La mission avait pour objectif de rétablir un dialogue serein et constructif avec l’ensemble des acteurs locaux sur les modalités d’application de la loi.
Malgré l’engagement de la communauté soignante du CHUM pour la protection de la population martiniquaise et la lutte contre l’épidémie grâce à la vaccination, la mission de médiation n’a pu être lancée de manière effective.
Les ministres "ont pris acte", mais ils soulignent toutefois que "la faible couverture vaccinale de la population martiniquaise expose le territoire à la survenance d’une cinquième vague qui pourrait avoir des conséquences encore plus catastrophiques que la quatrième".
La solidarité nationale s’est exercée de manière conséquente au profit de la Martinique qui, depuis le 1er août 2021 a reçu le renfort de 1 778 soignants et a bénéficié de 13 évacuations sanitaires vers l’hexagone pour un total de 80 patients.
Cette solidarité tout à fait exceptionnelle, si elle devait être à nouveau sollicitée en raison d’une cinquième vague, devra prendre en compte les difficultés liées au contexte de reprise épidémique en métropole.