"Jessica, le meurtre de trop" scande la vague rouge

Les "marcheurs" étaient habillés en rouge à la demande de l'UFM.
Plusieurs centaines de femmes et d'hommes ont répondu à l'appel lancé par l'Union des Femmes de Martinique, en partenariat avec l’Association La Kann, la ville de Ducos pour une "marche contre la barbarie machiste" jeudi soir (25 janvier) à Ducos.
"Nous voulons du respect, de l'amour, du dialogue, de la dignité" scandaient les nombreuses personnes venues manifester leur soutien à la famille de Jessica Gabriel et à toutes les femmes victimes de violences.

Plus jamais ça !


Beaucoup de femmes étaient présentes, mais également des hommes, des enfants, des personnes âgées parce que ce crime a touché tous les Martiniquais. "Je suis venue par solidarité parce que je dis non à la violence. C'est quelque chose que je n'accepte pas du tout. Il faut que les hommes aient du respect pour les femmes" confie une femme, "ce n'est pas normal que nous soyons toujours la cible des hommes" ajoute une autre.

Et dans cette foule, une femme brise le silence, "ça fait 8-10 ans je pouvais être Jessica, mais j'étais bien entourée et je ne suis pas restée dans mon silence, j'ai parlé et j'ai fait confiance à la justice. Moi je dis aux femmes qu'il ne faut pas rester dans le silence parce qu'il y a des enfants tout autour, et je peux vous dire que mes enfants ont subi aussi".

Il faut changer les mentalités 


L'appel lancé par l'Union des Femmes de Martinique en partenariat avec l’Association La Kann et la ville de Ducos a été largement entendu. Mais l'UFM souhaite que les élus s'impliquent pour une véritable politique locale contre les violences faites aux femmes. "Il n'y a pas de politique d'ensemble, l'État fait des actions, certaines collectivités donnent de l'argent aux associations plus ou moins, mais par contre il n'y a pas de politique réfléchie, d'action pour lutte contre les violences envers les femmes. Nous pensons que ce mouvement d'ensemble qu'il y a eu, cette pétition lancée, nous espérons que ça va les faire bouger et qu'ils et elles vont pouvoir se mettre autour d'une table et se dire : que pouvons-nous faire à un an, à deux ans, à cinq ans pour que les mentalités changent et qu'on est plus de drame comme ce qui s’est passé dimanche ou il y a quatre mois ?" Rita Bonheur présidente de l'UFM. 

(Re)voir le reportage de Nathalie Jos et Patrice Chateau-Degat :