La Journée mondiale de l'eau célèbre l'eau et sensibilise à la situation des 2,2 milliards de personnes qui vivent sans accès à de l'eau salubre. L’ONU parle de "crise mondiale de l’eau".
L'un des principaux objectifs de la Journée mondiale de l'eau est de soutenir la réalisation de l'objectif de développement durable 6 : eau propre et assainissement, pour tous d'ici à 2030.
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En Martinique, la ressource provient très majoritairement des rivières, grâce à 20 prises d'eau, représentant 94% des volumes prélevés. Elle est "abondante mais très inégalement répartie" d’après l’Observatoire de l’eau. Elle provient majoritairement du Nord, dont la zone est plus humide.
L'eau que nous buvons provient à 94 % des rivières, les 6 % restants est issue des eaux souterraines (sources et forages dans les nappes). Au total, on compte 37 captages d'eau en activité. Une fois captée, cette eau brute est conduite vers l'une des 27 usines de traitement, puis elle est distribuée.
L’Observatoire de l’eau de Martinique
Sécheresse redoutée et réseaux vétustes
L'eau consommée dans le Sud (où il n'y a pas de captage), provient exclusivement des prélèvements du Nord et du Centre (rivière Blanche, la Lézarde, la Capot et la Dumauzé principalement). Ainsi, "60 % du total est prélevé dans une seule rivière (la Lézarde et son affluent, la rivière Blanche)".
Cette situation peut poser problème lors de carêmes secs, les rivières présentant des débits très faibles (…). La consommation moyenne de Martinique est de 164 litres par jour et par habitant. C'est plus que dans l'hexagone (148 litres par jour et par habitant) et moins qu'en Guadeloupe (213 litres).
L’observatoire
Outre le manque d’eau tant redouté en période de carême comme ce fut le cas en 2020, la vétusté des installations reste un problème crucial pour l’ensemble du réseau en Martinique, ce qui occasionne plus de 42% de perte.
Le rendement des réseaux est plutôt médiocre en Martinique. Sur la moyenne de 42,4 millions de m³ prélevés annuellement pour l'eau potable, 39,2 millions de m³ seront produits et 22,7 millions de m³ seront facturés. La différence est perdue en fuite lors de la distribution, utilisée pour la production de l'eau (nettoyage des bassins des usines et des réservoirs), ou encore pour les bornes incendies.
L’observatoire de l’eau
La Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE), adoptée le 23 octobre 2000, a mis en place "un cadre communautaire cohérent" pour la gestion de l’eau, la préservation et la reconquête de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques. Cette DCE a été transposée en droit français par la Loi du 30 décembre 2006, sur l’Eau et les Milieux Aquatiques. "La LEMA vise notamment le bon état des eaux, l’amélioration des conditions d’accès à l’eau pour tous, plus de transparence au fonctionnement du service public de l’eau et la rénovation de l’organisation de la pêche en eau douce".
L’implication des EPCI
C’est en tous cas le souhait des usagers et la volonté affichée par les élus locaux. Ces derniers sont favorables à une gestion unique de l’eau, en espérant que la situation s’améliore au profit des foyers, singulièrement en termes de coûts par mètre cube. Des collectifs ont même été créés, tandis que de leur côté, les fermiers disent être prêts.
Les 3 EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) auxquels la loi NOTRe a transféré les compétences eau et assainissement depuis le 1er janvier 2020, envisagent un plan d’urgence. A charge pour ces collectivités de trouver les voies et moyens, afin de garantir "un développement durable et une gestion intégrée des ressources en eau, à des fins sociales, économiques et environnementales" en Martinique, comme le prônent les Nations Unies.