Il sera bientôt sacré meilleur buteur de Régionale 1 pour cette saison 2016-2017. Kévin Parsemain marque les esprits, moins d'un an après être rentré en Martinique. Pour de nombreux observateurs, c'est le "meilleur attaquant martiniquais". Retour sur le parcours de cette pépite du football local.
"Peu importe le succès, l'important c'est d'être grand et pas de le paraître". Cette phrase est tatouée sur son bras gauche. Comme ses collègues professionnels, il s'est laissé séduire par cette mode. Devant nous, Kévin Parsemain est presque timide. "Je ne suis pas un extraverti", assure-t-il. "Il est abordable, pas prétentieux, ouvert... C'est un gars cool", résume un supporter du R.C. Rivière-Pilote.
Sur le terrain, on le remarque immédiatement. Il est grand, athlétique, beau garçon, grande gueule. De loin, on le reconnaît par sa longue barbe qu'il laisse pousser depuis plusieurs années. Dans le dos, le numéro 17 ne le lâche pas. Mais c'est surtout son talent qui attire l'attention. "Vélocité, rapidité d'enchaînement, capacité à traiter rapidement les informations, justesse technique", répond Julien Certain, le coach du Golden Lion, quand il évoque les qualités de son attaquant. "Son défaut ? Ce serait son jeu de tête", suggère José Goron, son coéquipier à Saint-Joseph. Son arme fatale ? Ce serait peut-être ses coups francs.
L'un de ses derniers coups de pieds arrêtés a été marqué le 17 mars 2017, lors de la 19e journée de Régionale 1. Menés 1-0 par le Club Franciscain, les Joséphins égalisent en toute fin de match grâce à Parsemain.
À 29 ans, il est à l'heure actuelle le meilleur buteur de la saison. Trente-deux buts en vingt-quatre matchs, seulement en championnat. Son rendement impressionne. Pourtant, il a l'air de ne pas être à 100 %. "Non, non, je suis à fond à chaque match", garantit-il. Mais le début de saison a été compliqué. "J'avais mal au genou. J'avais des petits coups de moins bien. Je me sentais fatigué après deux, trois rencontres. Je n'avais pas joué de match officiel depuis mars [2016, N.D.L.R.]. Ça pèse".
En 2006, il se fait remarquer par Le Mans. À 18 ans, il quitte sa famille pour signer un contrat stagiaire pro d'une durée de deux ans. Mais les choses se passent mal. "Je ne jouais pas beaucoup. J'essayais de m'occuper. J'étais en S à l'époque. Je ratais plein de cours, je donnais tout au foot pour rester sur le banc. J'étais désemparé. Je n'avais pas beaucoup de soutien. J'ai un peu dérapé. Je sortais, je faisais la bringue", admet-il.
Il rebondit à Croix-de-Savoie (qui deviendra plus tard Évian-Thonon-Gaillard) en 2009 en signant un contrat fédéral. "Ça se passe bien jusqu'à ma pubalgie". Sa blessure l'éloigne des terrains pendant six mois. "J'ai essayé d'attendre". Mais il décide de rentrer en Martinique.
Il faut alors repartir de zéro. Kévin Parsemain signe au Racing Club de Rivière-Pilote où il y reste pendant quatre ans et demi, à tel point que le R.C.R.P. est devenu son club de cœur. "C'est là où j'ai été reconnu en tant qu'attaquant, où j'ai explosé. C'est là où je me suis refait en tant qu'homme aussi, où j'ai obtenu mes diplômes [un Bac STG Communication en 2010 à l'AMEP puis une licence de gestion des entreprises et des organisations au CFA tertiaire de Chateaubœuf en 2013, N.D.L.R.]", raconte le Martiniquais. "Ça va toujours rester dans ma tête. On a vécu des choses exceptionnelles à l'époque. J'ai connu de super années là-bas".
Mais comme à Croix-de-Savoie, le corps lâche. En avril 2014, il est touché aux ligaments croisés, ce qui l'éloigne des terrains pendant six mois. "J'ai signé six jours avant ma blessure. Je me suis fait mal tout seul. Au début, c'était dur de le vivre".
Quand il se blesse, Kévin Parsemain est pourtant dans une forme physique éblouissante. Pendant la pré-saison, il marque trois buts en six matchs. D'où une certaine frustration. "Forcément, quand je me blesse, je suis le meilleur buteur de la pré-saison. Tout le monde parle de moi, dans les petits journaux d'avant-match. Je suis le joueur à surveiller, j'étais en pleine bourre".
Serait-il malchanceux ? "J'essaye de faire passer le message dans ce sens-là. Mais au fond, il y a quand même un peu de mauvais choix de ma part sur certaines situations", explique-t-il, lucide. "Des choix de clubs, des choix de personnes qui m'entouraient. Je pense que le football récompense ceux qui le méritent. Si ça ne s'est pas fait, ça veut dire qu'à ce moment-là, je ne le méritais pas".
Un an plus tard, en mars 2015, son contrat n'est pas reconduit. Que retenir de cette expérience américaine ? "Là-bas, j'étais un international martiniquais. Tu sens le respect. C'est beau. J'ai connu le haut niveau, en termes d'infrastructures, avec des supporters. C'est quand même 45 000 personnes par match. C'est quelque chose. C'est agréable. Au fond, je me suis dit que j'avais signé un contrat pro une fois dans ma vie. J'ai atteint un petit peu mon rêve sans vraiment y goûter comme il le fallait".
Comme dans ses précédents clubs, l'aventure démarre bien. Le club gagne, il marque. Là-bas, il est l'Américain. Les supporters du DCMP le surnomment même Obama. Là-bas, il découvre une ambiance bien différente de ce qu'il a connue auparavant.
Mais Kévin Parsemain ne supporte pas ce contexte longtemps. Huit mois après son arrivée, en avril 2016, il surprend en annonçant sur sa page Facebook son départ. "Tu joues dans des conditions spéciales. Tu n'es pas payé en temps et en heure. Notre sécurité n'était pas assurée".
La vie quotidienne n'était pas évidente non plus. "Pour arriver dans nos appartements qui étaient assez luxueux, on traversait des bidonvilles. C'était la misère, vraiment. Surtout qu'on jouait dans l'un des pays les plus pauvres d’Afrique. Je n'aimais pas trop ça. J'avais l'impression de voler un pays, de ne pas mériter ce que j'avais. C'était le plus difficile à vivre".
À chaque changement de clubs, la même question se pose. Et pourquoi pas la France ? Selon le joueur, son comportement au Mans a terni ses chances dans l'Hexagone. "Je l'ai très vite rayé de mon esprit". Ce qu'on lui propose ne convient pas non plus. Il ne veut pas d'essais ou de petits contrats. "À 28 ans, pas envie de faire des années sacrifice, toujours devoir prouver. Tu as envie de profiter".
Alors pourquoi pas l'Europe ? "J'avais des possibilités en quatrième ou en cinquième division anglaise ce qui n'est pas si mauvais que ça au final. Mais j'avais envie d'être dans le championnat numéro 1 d'un pays, quelque soit le pays. J'avais envie d'être dans le journal tous les week-ends, d'être l'attaquant vedette. J'avais envie de vivre la chose pleinement". Et pour être cette star, Kévin Parsemain rentre à nouveau en Martinique.
Il a préféré jouer dans l'un des meilleurs clubs de Martinique, qui a notamment remporté le championnat en 2016. "Ça me paraît normal qu'il aille dans un club où il peut gagner des titres", reconnaît cet autre supporter pilotin. Mais le "côté sportif, c'est secondaire", assure l'attaquant.
Selon lui, le choix s'est fait sur "les opportunités professionnelles". Grâce au Golden Lion, il intègre une entreprise qui lui permettra de poursuivre ses études, dans des conditions qu'il juge optimales. Car à l'heure actuelle, Kévin Parsemain pense à l'après. Il est en Master management et gestion de projets à l'EGC. "J'ai une semaine de séminaire par mois". Le reste du temps, il travaille dans une entreprise de BTP.
"Il y a énormément de joueurs à fort caractère dans cette équipe", commente l'attaquant José Goron qui collabore à nouveau avec Kévin Parsemain après leur épopée pilotine. "Il y a plus une entente qu'une rivalité", estime le Joséphin. "Nous avons le même objectif, marquer des buts mais nous sommes complémentaires", analyse l'ancien joueur de Seattle. "[José] est bon, dos au but. Il est très bon passeur. J'en profite au maximum cette saison. Il m'a fait pas mal de passes. Trente-deux buts certes, mais bien accompagné avec un super coéquipier".
Si Kévin Parsemain est assez lucide sur sa carrière, beaucoup se posent des questions. "C'est une énigme", pense un supporter pilotin. "Je ne comprends pas, qu'avec son potentiel, il n'ait pas pu trouver un club moyen pour gagner sa vie". "Je nourris quelques regrets", ajoute Julien Certain. "Mais en même temps, c'est agréable d'avoir un joueur de cet acabit dans son groupe".
Avec son expérience, il pourrait être un modèle auprès des plus jeunes. Mais pour l'instant, "c'est trop loin. Je ne me vois pas transmettre. Je suis encore trop acteur pour l'instant", pense Kevin Parsemain.
En cette année 2017, il a encore beaucoup à faire. En sélection, il y a la phase finale de la Coupe des Nations de la Caraïbe en juin en Martinique, puis la Gold Cup en juillet aux États-Unis. "On attend énormément de lui : son professionnalisme, sa rigueur, sa concentration. On aura besoin de joueurs comme lui dans les matchs difficiles", espère Sébastien Crétinoir, le capitaine des Matininos.
Mais Kévin Parsemain n'y pense pas. "J'ai un championnat à finir. J'ai des objectifs réels et tangibles", justifie-t-il. Malgré la défaite en demi-finale de Coupe de Martinique face au Good Luck, le 3 mai dernier, le Golden Lion joue encore le Championnat et le Trophée Mutuelle Mare-Gaillard. Mais à titre personnel, Kévin Parsemain a déjà fait son bilan. "Je fais ma meilleure saison", conclut-il.
Sur le terrain, on le remarque immédiatement. Il est grand, athlétique, beau garçon, grande gueule. De loin, on le reconnaît par sa longue barbe qu'il laisse pousser depuis plusieurs années. Dans le dos, le numéro 17 ne le lâche pas. Mais c'est surtout son talent qui attire l'attention. "Vélocité, rapidité d'enchaînement, capacité à traiter rapidement les informations, justesse technique", répond Julien Certain, le coach du Golden Lion, quand il évoque les qualités de son attaquant. "Son défaut ? Ce serait son jeu de tête", suggère José Goron, son coéquipier à Saint-Joseph. Son arme fatale ? Ce serait peut-être ses coups francs.
Parsemain coups francs
À 29 ans, il est à l'heure actuelle le meilleur buteur de la saison. Trente-deux buts en vingt-quatre matchs, seulement en championnat. Son rendement impressionne. Pourtant, il a l'air de ne pas être à 100 %. "Non, non, je suis à fond à chaque match", garantit-il. Mais le début de saison a été compliqué. "J'avais mal au genou. J'avais des petits coups de moins bien. Je me sentais fatigué après deux, trois rencontres. Je n'avais pas joué de match officiel depuis mars [2016, N.D.L.R.]. Ça pèse".
Le grand bain de l'Hexagone avant le (premier) retour au bercail
Kévin Parsemain commence le football dès tout petit. "À un mois", plaisante-t-il. Très vite, il joue devant, d'abord en tant que milieu offensif. "J'ai fini attaquant par fainéantise. On court moins mine de rien". Il fait ses armes dans différents clubs en Martinique : le Club Franciscain où il débute, puis le New Star où il est entraîné par son père, ensuite à l'US Robert où il connaîtra sa première expérience dans l'élite.En 2006, il se fait remarquer par Le Mans. À 18 ans, il quitte sa famille pour signer un contrat stagiaire pro d'une durée de deux ans. Mais les choses se passent mal. "Je ne jouais pas beaucoup. J'essayais de m'occuper. J'étais en S à l'époque. Je ratais plein de cours, je donnais tout au foot pour rester sur le banc. J'étais désemparé. Je n'avais pas beaucoup de soutien. J'ai un peu dérapé. Je sortais, je faisais la bringue", admet-il.
Il rebondit à Croix-de-Savoie (qui deviendra plus tard Évian-Thonon-Gaillard) en 2009 en signant un contrat fédéral. "Ça se passe bien jusqu'à ma pubalgie". Sa blessure l'éloigne des terrains pendant six mois. "J'ai essayé d'attendre". Mais il décide de rentrer en Martinique.
Il faut alors repartir de zéro. Kévin Parsemain signe au Racing Club de Rivière-Pilote où il y reste pendant quatre ans et demi, à tel point que le R.C.R.P. est devenu son club de cœur. "C'est là où j'ai été reconnu en tant qu'attaquant, où j'ai explosé. C'est là où je me suis refait en tant qu'homme aussi, où j'ai obtenu mes diplômes [un Bac STG Communication en 2010 à l'AMEP puis une licence de gestion des entreprises et des organisations au CFA tertiaire de Chateaubœuf en 2013, N.D.L.R.]", raconte le Martiniquais. "Ça va toujours rester dans ma tête. On a vécu des choses exceptionnelles à l'époque. J'ai connu de super années là-bas".
Le rêve américain qui tourne court
Nous sommes en 2013. La Martinique ne se qualifie pas pour les quarts de finale de la Gold Cup. Mais encore une fois, Kévin Parsemain est remarqué. "Je n'ai pas été trop mauvais", dit-il modestement. Plusieurs clubs se mettent sur les rangs. Il ira finalement aux Sounders FC de Seattle, dans l'État de Washington, au nord-ouest des États-Unis. C'est donc en Major League Soccer (MLS) qu'il signe son premier contrat professionnel. Un aboutissement pour l'attaquant. "Ça aurait été dans un petit club, j'aurais peut-être été un peu déçu. Mais j'étais quand même dans un des clubs les plus structurés et les plus riches de la MLS avec de grands joueurs. [Obafemi] Martins, [Clint] Dempsey, [Brad] Evans... Quand tu t'assis à côté de Martins dans le vestiaire, il y a pire comme situation. J'ai beaucoup appris auprès d'eux".Mais comme à Croix-de-Savoie, le corps lâche. En avril 2014, il est touché aux ligaments croisés, ce qui l'éloigne des terrains pendant six mois. "J'ai signé six jours avant ma blessure. Je me suis fait mal tout seul. Au début, c'était dur de le vivre".
Parsemain blessure USA
Serait-il malchanceux ? "J'essaye de faire passer le message dans ce sens-là. Mais au fond, il y a quand même un peu de mauvais choix de ma part sur certaines situations", explique-t-il, lucide. "Des choix de clubs, des choix de personnes qui m'entouraient. Je pense que le football récompense ceux qui le méritent. Si ça ne s'est pas fait, ça veut dire qu'à ce moment-là, je ne le méritais pas".
Un an plus tard, en mars 2015, son contrat n'est pas reconduit. Que retenir de cette expérience américaine ? "Là-bas, j'étais un international martiniquais. Tu sens le respect. C'est beau. J'ai connu le haut niveau, en termes d'infrastructures, avec des supporters. C'est quand même 45 000 personnes par match. C'est quelque chose. C'est agréable. Au fond, je me suis dit que j'avais signé un contrat pro une fois dans ma vie. J'ai atteint un petit peu mon rêve sans vraiment y goûter comme il le fallait".
La parenthèse africaine
Après les États-Unis, Kévin Parsemain découvre un nouveau continent : l'Afrique. Il signe au Daring Club Motema Pembe, basé à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Ce choix surprend et inquiète. Mais la présence d'anciens dirigeants du Mans le rassure.Comme dans ses précédents clubs, l'aventure démarre bien. Le club gagne, il marque. Là-bas, il est l'Américain. Les supporters du DCMP le surnomment même Obama. Là-bas, il découvre une ambiance bien différente de ce qu'il a connue auparavant.
Parsemain Afrique
La vie quotidienne n'était pas évidente non plus. "Pour arriver dans nos appartements qui étaient assez luxueux, on traversait des bidonvilles. C'était la misère, vraiment. Surtout qu'on jouait dans l'un des pays les plus pauvres d’Afrique. Je n'aimais pas trop ça. J'avais l'impression de voler un pays, de ne pas mériter ce que j'avais. C'était le plus difficile à vivre".
À chaque changement de clubs, la même question se pose. Et pourquoi pas la France ? Selon le joueur, son comportement au Mans a terni ses chances dans l'Hexagone. "Je l'ai très vite rayé de mon esprit". Ce qu'on lui propose ne convient pas non plus. Il ne veut pas d'essais ou de petits contrats. "À 28 ans, pas envie de faire des années sacrifice, toujours devoir prouver. Tu as envie de profiter".
Alors pourquoi pas l'Europe ? "J'avais des possibilités en quatrième ou en cinquième division anglaise ce qui n'est pas si mauvais que ça au final. Mais j'avais envie d'être dans le championnat numéro 1 d'un pays, quelque soit le pays. J'avais envie d'être dans le journal tous les week-ends, d'être l'attaquant vedette. J'avais envie de vivre la chose pleinement". Et pour être cette star, Kévin Parsemain rentre à nouveau en Martinique.
L'aventure joséphine ou la surprise du chef
Quand la nouvelle de son retour se répand, les supporters de Rivière-Pilote s'emballent. L'enfant prodigue retournera au club. "Il était hors de question qu'il aille ailleurs qu'au Racing", se rappelle un supporter des Violines rencontré à la fin d'un match. Mais rien ne se passe comme prévu. En juillet 2016, on apprend que Kévin Parsemain signe à Saint-Joseph, au Golden Lion.Il a préféré jouer dans l'un des meilleurs clubs de Martinique, qui a notamment remporté le championnat en 2016. "Ça me paraît normal qu'il aille dans un club où il peut gagner des titres", reconnaît cet autre supporter pilotin. Mais le "côté sportif, c'est secondaire", assure l'attaquant.
Selon lui, le choix s'est fait sur "les opportunités professionnelles". Grâce au Golden Lion, il intègre une entreprise qui lui permettra de poursuivre ses études, dans des conditions qu'il juge optimales. Car à l'heure actuelle, Kévin Parsemain pense à l'après. Il est en Master management et gestion de projets à l'EGC. "J'ai une semaine de séminaire par mois". Le reste du temps, il travaille dans une entreprise de BTP.
L'un des lions joséphins
Il l'affirme haut et fort. "Le foot, ce n'est pas ma priorité. Je ne cherche pas spécialement à progresser aujourd'hui. Il est là comme une passion. J'en profite au maximum". Pourtant, sur les terrains, son envie est intacte. "Kévin, c'est un tueur, dès qu'il a le ballon, il faut que ça termine au fond des filets", raconte Sébastien Crétinoir, défenseur et capitaine du Golden Lion et de la sélection de la Martinique. "C'est un bosseur, un gagnant, un perfectionniste. Quand il est sur le terrain, c'est pour la gagne". Quitte parfois à s'embrouiller avec ses coéquipiers sur les terrains."Il y a énormément de joueurs à fort caractère dans cette équipe", commente l'attaquant José Goron qui collabore à nouveau avec Kévin Parsemain après leur épopée pilotine. "Il y a plus une entente qu'une rivalité", estime le Joséphin. "Nous avons le même objectif, marquer des buts mais nous sommes complémentaires", analyse l'ancien joueur de Seattle. "[José] est bon, dos au but. Il est très bon passeur. J'en profite au maximum cette saison. Il m'a fait pas mal de passes. Trente-deux buts certes, mais bien accompagné avec un super coéquipier".
Bien finir sa carrière
"Je ne vais pas jouer jusqu'à l'âge de José [Goron]. Je ne sais pas comment il fait. Il a 39 ans. Il déborde encore des jeunes de 22 ans. Mais j'espère encore continuer quatre ou cinq ans au top niveau en Martinique. Et puis je jouerai pour m'amuser là où j'habiterai", annonce-t-il. "À un moment donné, il faut savoir tourner la page".Si Kévin Parsemain est assez lucide sur sa carrière, beaucoup se posent des questions. "C'est une énigme", pense un supporter pilotin. "Je ne comprends pas, qu'avec son potentiel, il n'ait pas pu trouver un club moyen pour gagner sa vie". "Je nourris quelques regrets", ajoute Julien Certain. "Mais en même temps, c'est agréable d'avoir un joueur de cet acabit dans son groupe".
Avec son expérience, il pourrait être un modèle auprès des plus jeunes. Mais pour l'instant, "c'est trop loin. Je ne me vois pas transmettre. Je suis encore trop acteur pour l'instant", pense Kevin Parsemain.
En cette année 2017, il a encore beaucoup à faire. En sélection, il y a la phase finale de la Coupe des Nations de la Caraïbe en juin en Martinique, puis la Gold Cup en juillet aux États-Unis. "On attend énormément de lui : son professionnalisme, sa rigueur, sa concentration. On aura besoin de joueurs comme lui dans les matchs difficiles", espère Sébastien Crétinoir, le capitaine des Matininos.
Mais Kévin Parsemain n'y pense pas. "J'ai un championnat à finir. J'ai des objectifs réels et tangibles", justifie-t-il. Malgré la défaite en demi-finale de Coupe de Martinique face au Good Luck, le 3 mai dernier, le Golden Lion joue encore le Championnat et le Trophée Mutuelle Mare-Gaillard. Mais à titre personnel, Kévin Parsemain a déjà fait son bilan. "Je fais ma meilleure saison", conclut-il.