Marcelin Nadeau reste mobilisé sur le dossier de la pollution aux pesticides aux Antilles. Le député de Martinique avait qualifié le non-lieu prononcé par deux juges d’instruction du pôle santé de Paris, de "scandale judiciaire", quelques jours avant la décision officielle, le 2 janvier 2023.
À la faveur de son statut de parlementaire, l’écologiste présente donc comme d'autres collègues, une proposition de loi tendant à "la reconnaissance, l’étude et l’indemnisation des victimes de la chlordécone et à la création d’un établissement public indépendant chargé de cette mission". L’ancien maire du Prêcheur est soutenu dans sa démarche par son groupe GDR (Gauche Démocrate et Républicaine), composé pour moitié de parlementaires issus des Outre-Mer.
Cette PPL est essentielle puisqu’elle vise à réparer le crime, environnemental et humain, constitué par l’utilisation hors de tout contrôle de ce pesticide dont l’épandage va avoir des conséquences tant sanitaires qu’environnementales, qu’économiques ou sociales, touristiques et même culturelles. Traiter de cette question implique donc d’appréhender ce phénomène comme un fait social global historique.
Marcelin Nadeau - député de Martinique
"Indemniser au mieux les victimes"
Il appelle également une réponse à la hauteur de la part de l’Etat qui peut sortir "par le haut" de ce scandale en le prenant à bras-le-corps. D’où la nécessité de comprendre le phénomène, de l’étudier, de le reconnaître à sa juste mesure, et d’indemniser au mieux les victimes. Sans se diluer dans des plans sans fins et sans moyens. Ceci ne peut passer que par la création d’un établissement public indépendant chargé de cette mission.
Marcelin Nadeau
L’Article 3 par exemple de cette proposition de loi, préconise une "réparation intégrale" de leurs préjudices pour les personnes qui ont obtenu la reconnaissance d’une maladie professionnelle occasionnée par l’exposition à la chlordécone, pour les professionnels de la mer de Guadeloupe et de Martinique ou encore pour celles qui souffrent d’une pathologie physique ou d’un traumatisme psychique résultant d’une contamination avérée.
Idem pour les enfants, atteints d’une pathologie occasionnée par l’exposition et la contamination de l’un de leurs parents par le pesticide.
Malgré le non-lieu déclaré par la justice en début d’année, nous devons en effet affirmer que nous ne lâcherons rien sur le sujet, qui doit trouver une issue honorable et à la hauteur de l’enjeu pour les victimes, mais aussi pour tous les Antillais meurtris et bafoués par ce déni de Justice.
Marcelin Nadeau