Voyager coûte de plus en plus cher. Selon la DGAC (direction générale de l’aviation civile), au départ des territoires d’Outre mer vers l'Hexagone, les prix des billets d'avion sont plus élevés de 25 à 30%.
Une situation qui a poussé les fédérations socialistes de Martinique et de Guadeloupe à "réagir avant que la situation ne devienne insoutenable".
Dans un communiqué publié le 17 novembre 2022, les premiers secrétaires fédéraux mettent deux points en exergue : "l'actionnariat des collectivités d'Outre-mer dans la compagnie Corsair" et "la continuité territoriale".
Ainsi, dans un premier temps, ce sont les institutions locales qui sont pointées du doigt. La Collectivité Territoriale de Martinique et la Région Guadeloupe, toutes deux au capital de la compagnie aérienne depuis l'opération de reprise menée fin 2020. Depuis, c'est un consortium, composé d’entrepreneurs et de collectivités d’Outre-mer, qui est désormais actionnaire à 100% de la compagnie.
À partir du moment où les collectivités sont entrées dans le capital, Réunion, Guadeloupe, Guyane, il nous semble évident qu'il faut qu'elles aient une attitude volontariste, aient leur mot à dire dans la gestion, dans les orientations de la compagnie et singulièrement que cette compagnie puisse jouer le jeu de la concurrence. Lorsque l'on regarde les comparateurs de prix, ils sont quasiment similaires d'une compagnie à une autre et l'on se pose aujourd'hui la question de cette promesse de concurrence grâce au maintien de cette entreprise. Donc il faut avoir une attitude volontariste avec Corsair et aller discuter avec le conseil d'administration et le consortium antillais afin que eux aussi aient une responsabilité économique et quelque part morale sur la gestion et la contenu de cette inflation sur les prix.
Béatrice Bellay, Première secrétaire fédérale Martinique du Parti socialiste
Puis dans un second temps, les premiers secrétaires fédéraux de Martinique et de Guadeloupe s'interrogent la continuité territoriale.
La proposition de "bouclier tarifaire" émise il y a quelques semaine (8 novembre 2022), par le Président du Conseil Exécutif de la CTM Serge Letchimy dans son courrier adressé à Elisabeth Borne, la Première ministre, est jugée "insuffisante".
Rappelons également que quatre parlementaires de Guadeloupe ont également dénoncé la situation. Ces derniers ont demandé le plafonnement du prix des billets d’avions ou encore l’instauration d’un "tarif résident".
Nous comprenons que l'exécutif territorial ait voulu faire une proposition. Au moment où l'on annonçait une augmentation entre 15 et 30% des prix des vols, il était indispensable que les élus de Martinique et de Guadeloupe fassent valoir le fait qu'il faut une mesure adaptée à la conjoncture et à la situation. Dans le même temps, nous avons l'Assemblée Nationale qui vote une augmentation de 33 millions d'euros de la dotation de continuité territoriale de la Corse. L'objectif n'est pas que les Corses n'aient pas. La Corse, de façon régulière depuis une dizaine d'années, a 187 millions d'euros de dotation de continuité territoriale et nous ne sommes même pas à 3 millions. C'est une mascarade ! Et demander des mesurettes aujourd'hui, c'est insuffisant. Nous avons besoin, non pas d'une aide à la continuité territoriale, mais que l'Etat institue pour les territoires français, dit d'Outre-mer, une continuité territoriale.
Bétrice Bellay
Les fédérations locales mettent en avant qu'elles demandent une équité entre les territoires. "Nous ne quémandons pas, nous demandons la même chose que la Corse, voilà l'égalité réelle", insiste la première secrétaire fédérale de Martinique du Parti socialiste.