Le président de la Cacem, sollicité à plusieurs reprises par notre rédaction, sort finalement de son silence et répond aux propos tenus par Cap Nord.
Le 30 avril dernier, Bruno Nestor Azérot dans le but de "rétablir la vérité", démontrait, chiffres à l'appui, l'impossibilité de l'EPCI du Nord d'alimenter en eau les communes de Schœlcher, Fort-de-France et Le Lamentin.
La vérité selon Luc Clémenté
Le président de la Cacem ne souscrit pas à la démonstration du président de Cap Nord et remet en question ses affirmations et celles de ses techniciens. Il précise que l'opération d'interconnexion entre Cap Nord et la Cacem vise à utiliser l'excédent d'eau produit par la source Morestin. Selon lui, cette source fournit plus d'eau que nécessaire pour couvrir les besoins des communes de Cap Nord sur la côte Caraïbe.
Les experts indiquent que les canalisations actuelles permettent le transfert de 480 m³/jour en continu vers le point d'interconnexion, entre Case-Pilote et Schoelcher, sans affecter les besoins en eau du Nord Caraïbe.
Président de la Cacem
Le président de la communauté d'agglomération du centre affirme que, suite aux discussions entre les représentants des deux communautés d'agglomération, "la Cacem a proposé l'achat de 240 m³/jour d'eau dans un courrier du 8 janvier 2024".
Contrairement aux déclarations de Cap Nord, cette proposition était "en accord avec les données techniques fournies par les experts de Cap Nord".
Luc Clémenté déclare aussi que selon ces experts, "des travaux de renforcement futurs permettront d'augmenter le volume transférable à 2 880 m³/jour."
Une deuxième déclaration qui remet en cause les propos de Félix Ismain le président de la commission eau et assainissement de Cap Nord : "Le débit de la source Morestin de 4 700 m³ ne peut pas être augmenté pour alimenter le centre qui réclame 50 % de cette ressource".
Cette réponse du berger à la bergère, n'augure rien de bons des concessions que sont prêts à faire les présidents des EPCI dans le cadre de la mise en place d'une future autorité de l'eau...
La Cacem tempère en précisant que "ce projet d’interconnexion ne pourrait se faire au détriment des conditions de service sur le secteur Nord Caraïbes".
Mesures pour améliorer la distribution de l'eau
Pour répondre aux critiques dénonçant l'inaction de la CACEM, le président précise que l'EPCI du Centre se concentre sur la recherche de solutions concrètes pour améliorer la distribution de l'eau.
La régie Odyssi a ainsi procédé aux réparations du premier forage de Fond Lahaye, connue sous le nom d'Emma Absalon, qui a une capacité de 600 m³/jour. Le forage de Cœur Bouliki, qui fournit 1 800 m³/jour, a été provisoirement raccordé avec un groupe électrogène, en attendant son raccordement définitif au réseau électrique. Le deuxième forage de Fonds Lahaye, avec une capacité supplémentaire de 700 m³/jour, sera opérationnel d'ici à la fin du mois de mai.
Cette réponse tardive du président de la Cacem ne calme pas les usagers qui subissent toujours les tours d'eau. Ils considèrent être "les victimes des querelles de pouvoir entre les élus". Aujourd'hui, les habitants du quartier Terreville déplorent l'absence d'eau potable dans les robinets depuis cinq jours.