Transport maritime en Martinique : les salariés des Vedettes Tropicales sont inquiets pour leur avenir

Navette martime au départ de Fort-de-France
L'horizon n'est pas dégagé pour les salariés des Vedettes Tropicales affiliés au syndicat CGTM. Après quelques mois d'accalmie, ils reviennent à la charge pour défendre dans leur entreprise, "le respect de la législation sociale, les conditions de travail et un service public de transport de qualité". Mais le trafic des passagers n'est pas interrompu.

Après leur mobilisation en novembre 2023, les salariés CGTM des Vedettes Tropicales se font de nouveau entendre. Cette fois, il n'est pas question de blocage du trafic maritime pour faire valoir leurs revendications, mais d'un tract publié sur les réseaux sociaux, exprimant leurs inquiétudes sur l'état et l'avenir de leur outil de travail.

Selon eux, depuis la reconduction de la Délégation de Service Public (DSP) attribuée à leur direction, les conditions dans l'entreprise ne se sont guère améliorées, même si "un minimum a été fait" pour remettre les bateaux à flot.

La DSP en cours expire en juin 2024

L'actuelle direction de la société poursuit l'activité jusqu'en juin prochain, date d'expiration de la Délégation de Service Public, puisqu'un nouvel appel d’offres est déjà lancé selon nos informations.

En attendant la désignation d'un nouveau délégataire, les rotations sont assurées. "Sur nos 8 navettes, 7 fonctionnent ; nous attendons un boîtier électronique pour la 8e qui tarde à venir d'Italie", précise Charles Conconne, le patron des Vedettes Tropicales.

Passagers embarquant dans une vedette maritime sur le quai de Fort-de-France

L'attente d'un nouveau repreneur

Charles Concone ne reprendra pas la barre de la prochaine DSP assure l'intéressé lui-même. Tout juste sorti d'une rencontre avec les organisations syndicales de son entreprise, il affirme que "les échanges sont sereins." Il réfute néanmoins certains propos à son égard, exprimés dans le courrier en circulation sur les réseaux sociaux.

Mais il se montre serein lui aussi, car il a décidé de passer la main, et il "comprend l'inquiétude des salariés" qui ne savent pas encore qui prendra le relais et dans quelles conditions.

À la veille des élections professionnelles au sein de la société de transport, les syndicalistes n'ont pas la langue de bois. Car ils devront défendre au mieux les intérêts de leurs adhérents lors de l'attribution du futur marché à un autre repreneur. Mais cette attente plonge la trentaine de salariés dans l'incertitude. C'est aussi dans ce contexte que circule le courrier.

Nous avons donc décidé dans un premier temps de porter l’information à la connaissance des usagers et de la population en général. Nous n’entendons pas faire les frais de l’indifférence ou des négligences d’élus et/ou de représentants de l’Etat.

Le syndicat CGTM

La "mise en garde" est destinée à ceux qui attribueront le marché de la nouvelle DSP et aussi aux nouveaux repreneurs de l'activité. La CGT serait en position de force pour peser de tout son poids, afin que "les droits des adhérents soient respectés".

Cependant, la Centrale ne compte pas "pour l'instant" pénaliser les usagers de ces vedettes maritimes.