Vie chère : une pétition pour la gratuité des transports en commun en Martinique

Les BHNS du TCSP à l'arrêt.
Dans le contexte de mobilisation contre la vie chère, une pétition portée par Louis Boutrin relance le débat sur la gratuité des transports en commun en Martinique. Près de 3 300 signataires soutiennent déjà cette proposition, qui vise à faciliter l'accès aux transports pour les plus démunis et à réduire l'empreinte écologique de l'île.

Dans un contexte où le coût de la vie en Martinique devient de plus en plus difficile à supporter pour de nombreux habitants, une proposition de gratuité des transports en commun suscite un intérêt croissant. Lancée par Louis Boutrin, avocat et président de Martinique Écologie, la pétition appelle à organiser un référendum pour rendre les transports publics gratuits sur toute l'île.

L’accès à la gratuité des transports en commun apparaît comme une des solutions pour répondre aux besoins de déplacement des plus défavorisés d’entre nous, mais aussi aux impératifs écologiques.

Martinique Écologie

Le collectif rappelle que la Martinique fait partie des dix zones les plus polluées de l’Union européenne en termes de particules fines, et que réduire la circulation pourrait améliorer la qualité de l'air et la santé publique.

La galère des usagers martiniquais

Nombreux sont les Martiniquais qui voient dans cette initiative une réponse au problème de la vie chère. 

Ça va me faciliter parce que je ne suis pas véhiculée à cause de mon loyer élevé.

Un usager des transports

au micro de Viviane Dauphoud-Eddos.

Un autre souligne que la gratuité "[les] arrangerait" et permettrait d’éviter des situations précaires. En effet pour certains, ne pas disposer de l’argent nécessaire pour un trajet en bus peut signifier recourir à d'autres moyens.

Quand je ne peux pas payer le bus, je dois faire du stop. Un jour on peut ne pas avoir 2,10 €, ça arrive, parce que la vie est chère.

Une passante

Dunkerque, Compiègne, Châteauroux, ou encore Montpellier… Ces villes ont déjà adopté la gratuité totale pour leurs transports en commun.

"Puisque la Martinique, c’est la France soi-disant, pourquoi pas nous ?" interroge une autre utilisatrice.

Une mesure aux multiples bénéfices

Les avantages de la gratuité ne se limitent pas aux usagers. Dans d’autres villes, comme Aubagne, qui a instauré la gratuité en 2009, le nombre d'usagers a triplé, passant de 2 à 6 millions de voyages par an. Cela a entraîné une diminution de la circulation automobile et une nette réduction de la pollution.

En Martinique, les transports représentent la deuxième dépense des ménages après l'alimentation, d'après Louis Boutrin. Selon le représentant de Martinique Écologie, les recettes actuelles de Martinique Transports s'élèvent à 12 millions d'euros. Il estime cependant que l’impact social des transports payants sur les populations les plus fragiles dépasse largement cette contribution : "Le coût social, quand il y a une injustice sociale, est énorme", affirme-t-il.

"Liberté, Égalité, Gratuité"

Pour faire avancer ce projet, Louis Boutrin appelle à un référendum. Il estime que la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) devrait étudier sérieusement cette solution pour atténuer la crise sociale actuelle. Martinique Écologie rappelle que l'article 72-1 de la Constitution permet au président du Conseil exécutif de soumettre une telle initiative à l'approbation des Martiniquais par voie de référendum.

L’initiative se veut un appel à la démocratie participative pour lutter contre la vie chère, avec en toile de fond la devise "Liberté, Égalité et Gratuité" qui pourrait inspirer un changement majeur pour les usagers du TCSP, des transports scolaires et du réseau de transports en commun de l'île.

Ce jeudi (7 novembre), la pétition récolte déjà quelque 3 300 signatures.

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