On a l’impression d’avoir tout essayé : des médiateurs ont été recrutés par le Conseil Départemental pour voyager avec les élèves, des gendarmes se positionnent sur les points sensibles du ramassage matin et soir, des films de protection ont été placés à grands frais sur les vitres des autocars. Quelle nouvelle initiative pourrait redonner un peu d’espoir aux élèves et aux transporteurs ? Ce jeudi matin une nième réunion rassemble les acteurs du transport scolaire à la préfecture.
Les chauffeurs de bus ne sont pas très optimistes quant à son issue. Eux n’ont guère que le « droit de retrait » pour se mettre à l’abri des jets de pierres.
Avant les dernières vacances de la Toussaint, le Procureur de la République avait déjà recensé 95 attaques de bus scolaires depuis le début de l’année 2022… qui n’ont donné lieu à aucune interpellation. Le gestionnaire du réseau Transdev en comptait 181 au jour de la rentrée du 24 octobre.
Les élèves transportés ne sont pas toujours les victimes de ces violences, ils en sont parfois les auteurs.
Le 10 octobre dernier, la présidente du MEDEF et patronne de société de transports Carla Baltus déplorait sur les antennes de Mayotte la 1ère qu’il y ait aussi des attaques depuis l’intérieur des bus, « il faut que ces élèves soient punis ! » disait-elle. Un « conseil de discipline » s’était tenu au lycée de Kaweni, quelques élèves avaient été frappés d’une exclusion, sanction symbolique.
De leur côté les professionnels du transport font leurs comptes. A elle seule, la société Matis annonce avoir dépensé 95 000 euros cette année, rien qu’en vitrage.