Au CHM, le droit de retrait général se poursuit, seules les urgences sont assurées

Les agents du CHM
Cinq jours après le caillasage d'un bus du CHM qui a fait un blessé grave, les agressions se poursuivent sur les routes malgré les annonces du Préfet.

Vendredi, de nombreux membres du personnel du CHM étaient en droit de retrait suite à l'agression d'un bus qui transportait une vingtaine de leurs collègues. Une agression qui a fait une blessée grave, une étudiante en soins infirmiers, touchée à l'œil.

Les agents en ont profité pour provoquer une rencontre à la case rocher avec le Préfet, Thierry Suquet. Ce dernier leur avait annoncé la mise en place d'escorte des forces de l'ordre pour sécuriser les trajets des bus du CHM.

Des escortes qui ont été mises en place ce mardi "mais à Mtsapéré, ce matin, dans le bus, on a subi une attaque" dénonce une soignante. Nous n'avons jamais été convaincus qu'escorter les agents, c'était la solution. La solution doit être d'une ampleur territoriale. On a été surpris d'entendre le Préfet nous dire qu'il ne savait plus quoi faire pour nous" annonce Anli Rigotard, délégué syndical CFDT Santé au CHM ajoutant que si " le Préfet ne peut pas nous assurer la sécurité, la santé va être mise en stand-by aussi longtemps que nécessaire pour pouvoir travailler dans une atmosphère de sécurité.

Le CHM fait donc face à un droit de retrait général de l'établissement. Conséquence, seules les urgences sont assurées selon une note d'information de la direction. Toute activité programmée est annulée et le fonctionnement est celui du plan blanc toujours en vigueur jusqu'à nouvel ordre.

"C'est triste et dommage, ça fait plus de dix ans et il n'y a rien qui se passe, on dirait qu'on est en train d'inviter les gens à quitter le territoire. Nous, on ne partira pas. L'état va devoir réfléchir à ce qu'il veut faire de Mayotte. Construire Mayotte, sans les mahorais ce ne sera possible. On ne partira pas" conclut Anli Rigotard.

Dans un communiqué, la préfecture a annoncé avoir " rencontré cet après-midi les organisations syndicales de l’établissement aux côtés de la direction du CHM, de l'ARS, de la police et de la gendarmerie nationales" avant d'ajouter qu'après " une déclaration liminaire, la majorité des représentants du personnel du CHM ont quitté la table des discussions."