Barragiste tué à Tsingoni : "Mon frère était un pacifiste"

Agression mortelle à Tsingoni
Les obsèques de Mohamadi, le père de famille tué la nuit dernière par un jeune de 20 ans, à Tsingoni, ont réuni des centaines de personnes, ce mardi matin. Sur place, le frère de la victime âgée de 39 ans a appelé la population au calme alors que les tensions étaient vives depuis le drame.

A Tsingoni, l'heure était au recueillement ce mardi 13 février, au lendemain du meurtre d'un homme de 39 ans agressé par un jeune de 20 ans déjà défavorablement connu de la justice.

Des centaines de personnes ont participé aux obsèques durant lesquelles les barrages de Combani et de Tsingoni ont été exceptionnellement levés afin de permettre au plus grand nombre d'y assister.

Ne pas déshonorer la mémoire du défunt

Les proches se sont succédé dans la maison familiale pour rendre un dernier hommage à Mohamadi, la victime père de quatre enfants et respectée pour son engagement dans le milieu associatif, en plus de son passé de moniteur d'auto-école.

Lors de ces obsèques, Anli, le frère de Mohamadi, a enjoigné la communauté à ne pas céder à la colère. "Mon frère était plutôt un pacifiste, il n'aurait pas aimé que les gens s’enflamment comme ça, confie l'homme endeuillé. Il était sur les barrages comme moi-même. Il participait à la lutte contre l'insécurité. Donc ça serait déshonorer sa mémoire que de raviver les conflits".

Tué d'un coup de couteau à l'abdomen

Anli indique que Mohamadi revenait du barrage et rentrait ainsi à Tsingoni lorsque le drame est survenu. "Il est propriétaire d'une parcelle où des gens squattent régulièrement pour fumer et sur le chemin, il est parti les voir pour leur demander de quitter les lieux. Apparemment, il y en a un qui s’est levé pour lui donner directement un coup de poignard".

La victime s'effondrera après avoir reçu un coup fatal à l'abdomen. Dans un communiqué, le parquet de Mamoudzou a indiqué qu'"au regard des premiers éléments de l'enquête, les faits apparaissent sans lien avec les mouvements sociaux actuels" et que "l'auteur, comme la victime, sont de nationalité française".

Dans le quartier, les tensions étaient vives dans les heures qui ont suivi le drame. Abdou Badirou, éducateur et porte-parole des forces vives, indique ainsi avoir dû user de discussions pour éviter une expédition punitive et ramener le calme. "C'est toute une population qui est endeuillée à Tsingoni mais aussi à Mayotte".