Après Carla Baltus, la présidente du Medef Mayotte, c'était au tour de Bourahima Ali Ousseni, le président de CPME Mayotte, d'être l'invité du journal télévisé de Mayotte la 1ère ce mardi 20 février.
Les conséquences du blocage des routes de l'île depuis plus de quatre semaines sont terribles pour les chefs d'entreprises. "Des dizaines d'entreprises ont déjà mis la clé sous la porte", confirme-t-il. "Tous secteurs confondus !"
Revoir l'interview de Bourahima Ali Ousseni sur Mayotte La 1ère :
De nouvelles augmentations de prix à prévoir
D'autres n'auront pas d'autres choix que de s'endetter encore pour pour palier les pertes et survivre. "Ce qui va se traduire dans les prochaines semaines par des augmentations de prix pour tous les produits alimentaires et non alimentaires distribués sur le territoire", prédit Bourahima Ali Ousseni.
Des tarifs qui risquent d'autant plus d'exploser avec les conteneurs de marchandises qui s'accumulent au port de Longoni et les autres bateaux contraints d'être détournés faute de place.
Une succession de crises
S'agissant des salariés, il est certain qu'une partie ne percevront pas du tout de salaire à la fin de ce mois de février, ajoute le représentant de la CPME. "Une grande majorité ne pourra pas percevoir la totalité de leur salaire".
Depuis près de six ans, la succession de crises pèse sur l'activité des sociétés mahoraires. "En 2018, on n'a travaillé que dix mois, rappelle Bourahima Ali Ousseni. En 2020 et en 2021, on n'a travaillé que neuf mois. En 2023, avec la crise de l'eau, on a travaillé cinq mois pour certains et neuf mois pour d'autres. Et là, en 2024, on a à nouveau une crise".
Comme l'ensemble des organisations patronales, la CPME espère aujourd'hui la fin des blocages avec les avancées faites dans les négociations entre les Forces vives, le gouvernement et les élus mahorais.