Quand les salles n'ont pas été dégradées par le cyclone Chido, ce sont les enseignants qui sont en grève. Beaucoup d'élèves ne vont pas faire leur rentrée ce lundi 27 janvier, l'intersyndicale appelle à la mobilisation pour demander des garantis sur la sécurité des établissements, une prime Chido pour tous les agents et une augmentation de l'indexation. "Bien évidemment que je soutiens cette grève", affirme Haïdar Attoumani Said, le co-président de la FCPE Mayotte. "Comment ne pas être opposé à cette rentrée dégradée ? Il faut que les autorités puissent apporter des réponses à leurs revendications."
Selon le rectorat, 3 collèges et lycées sont fermés sur 33 et 39 écoles sur 197. "On nous donne des chiffres, ça semble cohérent, mais sur le terrain on voit l'impact de Chido", poursuit le représentant des parents d'élèves. Il maintient sa position, il aurait fallu repousser cette rentrée. Sur les plus de 118.000 élèves, 343 dans le premier degré et 575 dans le second degré ont été scolarisés dans un autre département. Une fausse solution pour le président de la fédération des conseils de parents d'élèves : "il faut que les enfants voient comment rebâtir un territoire, on ne peut les envoyer ailleurs pour fuir leurs difficultés, ce sont les cadres de demain."
Accélérer les projets de construction
Selon lui, le cyclone a mis en lumière "toutes les failles" de l'Éducation nationale. "On veut une reconstruction de qualité, respectant les normes", précise Haïdar Attoumani Said. "Il faut aussi prendre en compte et accélérer les projets de construction. Il faut que le lycée de M'tsangamouji, celui de Chirongui et de Kwalé et d'autres établissements en suspens depuis des années, voient leur chantier démarrer enfin." Certains élus mahorais dénoncent pourtant le fait que multiplier les constructions d'écoles serait un appel d'air pour l'immigration clandestine. "Ils sont dans leur bureau, il faut qu'ils se rapprochent de ceux qui sont sur le terrain. Ce ne sont même pas eux qui amènent leurs enfants à l'école, qui siègent dans les conseils de classe", réplique le co-président de la FCPE.
Alors que le ministre des Outre-mer Manuel Valls a confirmé sa venue à Mayotte ce jeudi et vendredi, la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a annoncé qu'elle se rendrait "durant la semaine du 27 janvier" dans le département. "Le recteur nous a confirmé vendredi qu'elle allait nous rencontrer. Nous appelons nos cadres à se réunir demain au lycée de Kahani pour préparer une plateforme qui sera transmis à la ministre", détaille le représentant des parents d'élèves. "Nous attendons des réponses concrètes, pas d'être menés en bateau."